Art d'Afrique, d'Océanie, d'Indonésie et des Amériques
Art d'Afrique, d'Océanie, d'Indonésie et des Amériques
Lot Closed
December 16, 01:12 PM GMT
Estimate
60,000 - 90,000 EUR
Lot Details
Description
Planche votive, Mayo, Village Yessan, Monts Washkuk, Papouasie-Nouvelle-Guinée
haut. 196,2 cm ; 77 1/4 in
Washkuk Hills spirit Board, Mayo People, Papua New Guinea
Walter Randel, New York / Deauville
Marcia and John A. Friede, Rey / San Francisco / New York
Fine Arts Museums, De Young Museum, San Francisco
Sotheby's, New York, African, Oceanic and Pre-Columbian Art including Property from the Pierre and Tara Matisse Foundation, 13 mai 2011, n° 287
Importante Collection privée européenne, acquis lors de cette vente
FRIEDE John A. et al. (ed.) New Guinea Art : Masterpieces from the Jolika Collection of Marcia and John Friede, San Francisco, 2005 : p. 361 (vol1.) et p. 136 (vol 2.), cat. n° 328.
Installé au cœur des monts Washkuks, dans un pays montagneux et abrupt, traversé par l’imposant fleuve Sepik, le peuple Mayo a développé un important cérémoniel centré autour de la culture de l’igname qui est la principale source de subsistance dans la région.
John Friede note : « Les sculptures Mindja étaient employées dans la deuxième phase des cérémonies sacrées de l'igname, mindjama, du peuple des Washkuk Hills. Elles représentaient généralement des esprits de l'eau et étaient utilisées par paires en novembre, au début de la saison des pluies. Ils étaient placés avec de nombreuses ignames dans un tas conique dans la maison cérémonielle [1]». Lors des fêtes, les Mindjamas, (les membres appartenant à la communauté de l’igname) installaient les planches votives dos à dos de tel sorte que la plus imposante des deux soit légèrement inclinée vers l’arrière et puisse regarder par-dessus la clôture qui enserrait la maison des hommes et être entraperçue par les non-initiés.
Cette sculpture Mindja a été créé par un artiste Mayo originaire du village Yessan proche du cours supérieur du Fleuve Sepik. Il y démontre une ingénieuse inventivité en combinant des éléments Iatmuls avec la langue et le bas du menton pendant, tout en l’opposant à une certaine planéité du visage seulement mis en relief par deux yeux ronds, le nez triangulaire et la calotte crânienne jaillissante. La polychromie du plan facial à base de rouge et de noir rehaussée de blanc sur les tempes vient souligner les traits du visage lui conférant une étonnante expressivité.
Christian Kaufmann a déclaré que cette sculpture était antérieure d'une génération à celles qui se trouvent au Museum der Kulturen de Bâle[2]. Voir Kaufmann (1980, fig. 114). Newton affirme également que les sculptures Mayo Mindja, comme celles du Kwoma, étaient grandes et avaient des faces concaves, contrairement à la version plate et plus petite du Nukuma[3].
[1] John A. Friede et al. (ed.), New Guinea Art: Masterpieces from the Jolika Collection of Marcia and John Friede, San Francisco, 2005, pp. 361 (vol. 1) et 136 (vol. 2), cat. 328.
[2] Christian KAUFMANN, Ozeanische Kunst: Meisterwerke aus dem Museum für Völkerkunde Basel, 1980, p. 114.
[3] Douglas NEWTON, Crocodile and Cassowary; Religious Art of the Upper Sepik River, New Guinea, 1971, p. 87, 90