Frise, Malagan, Nouvelle-Irlande, Archipel Bismarck | Malagan Frieze, New Ireland, Bismarck Archipelago

Pierre (1900-1993) et Claude (1929-2018) Vérité Collection, Paris

Enchères Rive Gauche, Paris, Collection Pierre et Claude Vérité, 17 Juin 2006, n° 300

Importante Collection privée européenne, acquis lors de cette vente

L'effigie malangan symbolisant, voire éclipsant la dépouille du défunt, "reçoit autant de soins que s'il s'agissait d'une personne vivante - étant animée, et donc autorisée à mourir, elle permet ainsi à l'âme du défunt de parvenir à l'immortalité" (Küchler in Gunn et Peltier, 2007 : 194).

Dotée de la plus haute signification symbolique, cette œuvre malangan s'impose à la fois par son volume remarquable, par la complexité de ses motifs enchevêtrés, la finesse de la sculpture et par la fraîcheur de la polychromie, offrant un exceptionnel témoignage du génie créatif et de la virtuosité des artistes de Nouvelle-Irlande (cf. Gunn et Peltier (2007 : 233, pl. 95, et 234-235, pl. 96) pour une sculpture malangan horizontale de conception et de qualité comparables dans la collection Mia et Loed van Bussel ; et pour une autre, entrée en 1905 au Rautenstrauch-Joest Museum de Cologne (inv. 13281).)

« Tout objet malangan est un arrangement complexe de symboles réunis en un tout cohérent » (Gunn in Mattet, 2007 : 326). Ici un coq à la tête imposante tient dans son bec un personnage aux proportions minimes. A gauche est représenté en ronde-bosse un homme assis tenant dans ses mains deux grandes plumes noires courbés. Tout autour, sont représentés en relief et en à-plat des oiseaux et des poissons stylisés.

Exposée dès 1955 à la galerie Leleu à Paris ce panneau au décor extraordinairement complexe s'impose comme un chef-d'oeuvre de l'art Malangan. Témoignant du génie créatif et des performances techniques de l'artiste qui en est à l'origine, elle illustre la richesse et l'importance symbolique des créations de Nouvelle-Irlande.