Very little is known about the life of Claude Louis Châtelet. An enigmatic figure, he was one of Marie-Antoinette’s favourite painters and later became an active member of the revolutionary committees. His involvement in Robespierre’s politics was the cause of his tragic end: he was guillotined on 7 May 1795.
Châtelet returned from his travels with a large corpus of drawings, especially works that he had completed in Switzerland around 1776, which were published in Les Tableaux topographiques de la Suisse. He produced an equally large number of drawings in Italy, where he travelled between 1777 and 1779 in the company of Vivant Denon (1747-1825); these were used to illustrate the Voyage pittoresque; ou, Description des royaumes de Naples et de Sicile, by the Abbé de Saint-Non. Recognised as a painter of landscapes populated with figures, he was drawn to picturesque views that betray the influence of Hubert Robert (1733-1808).
The artist’s painted œuvre was mainly decorative, with paintings designed as pendants, and indeed these three canvasses formed an ensemble that was no doubt intended to decorate a private mansion. Landscape with a Pyramid, painted in 1786 along with its pendants in the following lot, has all the hallmarks of Châtelet’s painting, skilfully blending an idyllic unspoilt landscape with motifs inspired by monuments that the artist had been able to admire during his time in Italy. The scene is brought to life with figures who perfectly complement the setting, bringing a picturesque quality to this seemingly timeless image. The pyramid may be inspired by the monument at the Château de Mauperthuis in Seine-et-Marne (now destroyed), the work of architects Claude-Nicolas Ledoux and Alexandre-Théodore Brongniart. The Château’s pyramid, whose inspiration was masonic, appears in a painting by Châtelet sold at Christie’s, New York on 23 May 2000.
A Landscape with an architectural capriccio of Tivoli and A Landscape with falls and a bridge are perfect illustrations of his production, featuring motifs the artist held dear. The Temple of the Sybil and the Tivoli waterfall inspired several of Châtelet’s drawings, notably the frontispiece for one of the Recueils des vues et plans du Petit Trianon (Metropolitan Museum of Art, inv. 1984.1150), as well as two paintings that belonged to the architect Richard Mique. The bridge over the waterfall is a recurrent theme in Châtelet’s scenes. The enthusiasm for Italy encouraged painters to depict evocative places like Tivoli, but imaginary landscapes often decorated the fine houses of the eighteenth century. It is therefore not surprising to find variations: by taking a free rein, the artist aimed to increase the scene’s charm still further.
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Nous ne savons que peu de choses sur la vie de Claude Louis Châtelet. Figure énigmatique, il est l’un des peintres les plus appréciés de Marie-Antoinette et devient ensuite un membre actif au sein des comités révolutionnaires. Son implication dans la politique de Robespierre le conduira à une fin tragique, puisqu’il sera guillotiné le 7 mai 1795.
Châtelet rapporte de ses voyages un corpus important de dessins, notamment des œuvres qu’il réalise en Suisse vers 1776 et qui seront publiées dans Les Tableaux topographiques de la Suisse. Il exécute également un grand nombre de dessins en Italie, où il voyage en compagnie de Vivant Denon (1747-1825), entre 1777 et 1779, et qui illustreront le Voyage pittoresque ; ou, Description des royaumes de Naples et de Sicile de l’abbé de Saint-Non. Reconnu comme peintre de paysages animés, il affectionne les vues pittoresques qui traduisent par ailleurs l’influence d’Hubert Robert (1733-1808).
L’œuvre peint de l’artiste compte essentiellement des décors, avec des tableaux réalisés en pendants. C’est ici le cas pour ces trois toiles qui constituaient un ensemble destiné sans doute à orner un hôtel particulier. Le Paysage à la pyramide, exécuté comme ses pendants du lot suivant en 1786, reprend tous les codes de la peinture de Châtelet, mêlant astucieusement un paysage idyllique et préservé, à des motifs inspirés de monuments que l’artiste a pu admirer au cours de son voyage en Italie. La scène est animée par des personnages qui s’intègrent parfaitement au cadre et donnent une dimension pittoresque à cette image qui semble intemporelle. La pyramide s’inspire peut-être du monument du Château de Mauperthuis, œuvre des architectes Claude-Nicolas Ledoux et Alexandre-Théodore Brongniart, qui se trouvait en Seine-et-Marne, aujourd’hui détruit. La pyramide de ce château, d’inspiration maçonnique, est représentée dans un tableau de Châtelet qui fut vendu chez Christie’s à New York le 23 mai 2000.
Le Paysage avec caprice architectural inspiré de Tivoli et Paysage à la cascade et au petit pont illustrent à merveille cette production, qui met en scène des motifs chers à l’artiste. Le temple de la Sibylle et la cascade de Tivoli ont inspiré plusieurs dessins à Châtelet, notamment le projet de frontispice pour l’un des Recueils des vues et plans du Petit Trianon (Metropolitan Museum of Art, inv. 1984.1150), ainsi que deux tableaux qui ont appartenu à l’architecte Richard Mique. Le motif du pont à la cascade est quant à lui récurrent dans les scènes de Châtelet. L’engouement pour l’Italie encourage les peintres à évoquer des lieux emblématiques comme Tivoli, mais ce sont souvent des paysages fantaisistes qui sont représentés dans les décors destinés aux belles demeures du XVIIIe siècle. Il n’est donc pas surprenant de retrouver des variantes ; autant de libertés qui visent à donner encore davantage de charme à la scène.