A pair of large silver-plated bronze candle-holders shaped as standing men, Christofle, Paris, 1893, after a design from Mathurin Moreau | Paire de grandes porte-torchères en forme d'homme debout en bronze argenté par Christofle, Paris, 1893, d'après un modèle de Mathurin Moreau

Ce modèle a été créé pour l'Exposition Universelle de 1889, comme chandelier à dix lumières. Nous remercions vivement Anne Gros, responsable du musée Christofle, pour son aide.

Ces torchères ont été réalisées pour le comte Philippe Vitali (1830-1909), titré prince de St Eusebio en 1907. Issu d'une très ancienne famille vénitienne, son père s'installe en France en 1832 à l'invitation du Roi Louis-Philippe. Philippe Vitali, né à Patras en Grèce, obtient en 1851 le diplôme d'ingénieur de Centrale et, après s'être marié en 1857 avec Marie Hortense Finet, fille d'un célèbre industriel belge impliqué dans les chemins de fer belges, crée en 1859 sa propre société Vitali, Picard et Cie. Il obtient d'abord la construction des chemins de fer Sicile-Calabre puis celle des chemins de fer de l'état serbe. En 1885, il créée avec plusieurs banquiers dont les Rotschild la Régie Générale des Chemins de Fer et des Travaux Publics, très implantée dans l'empire ottoman.

Philippe Vitali acquiert tout d'abord en 1867 l'imposant château de Vigny dans le Val d'Oise qu'il restaure à grands frais puis, en 1886, l'hôtel de Gunzburg, 7, rue Tilsitt, donnant sur la place de l'Etoile, qui est encore aujourd'hui connu comme l'hôtel Vitali.

Les liens entre les Vitali et la côte d'Azur s'accroissent à partir de 1894, année où Philippe acquiert la villa Fiorentina à Cannes. Il est probable que ces grandes torchères aient été commandées pour cette villa.

Peu de temps après, leur fille Thérèse, comtesse de Beauchamp, devient propriétaire de la villa Fiorentina puis, en 1919, de la fameuse villa Léopolda, toutes deux situées à St Jean-Cap Ferrat.