Bibliothèque littéraire Hubert Heilbronn

Bibliothèque littéraire Hubert Heilbronn

View full screen - View 1 of Lot 280. Portraits de musiciens. Manuscrit autographe. [1895]. 4 poèmes sur 5 grand feuillets..

Proust, Marcel

Portraits de musiciens. Manuscrit autographe. [1895]. 4 poèmes sur 5 grand feuillets.

Auction Closed

May 11, 05:00 PM GMT

Estimate

10,000 - 15,000 EUR

Lot Details

Description

Proust, Marcel


Portraits de musiciens. Manuscrit autographe. [Juin-août 1895.]

5 pages in-folio (320 x 203 mm), sur un feuillet et deux bifeuillets, montés sur onglets, dans une mince reliure souple en maroquin bleu nuit, titre doré sur le premier plat, étui bordé (Alix). Marges renforcées au verso de 3 feuillets ; traces de pliure en quatre.


PROUST ET LA MUSIQUE : "UN BROUILLON PLEIN DE FAUTES".


4 poèmes autographes : I. Chopin (un quatrain, un quintil et 2 tercets) ; II. Gluck (5 quatrains) ; III. Shuhmann [sic] (5 quatrains et un sizain) ; [IV.] Mozart (3 quatrains et un sizain).


À la suite de vers sur ses peintres préférés, Portraits de peintres, qu’il avait fait paraître le 21 juin 1895 dans Le Gaulois, Proust composa ces vers sur les compositeurs favoris de sa jeunesse : "J’ai fait pour la deuxième fois de ma vie des vers", écrit-il début septembre à Marie de Heredia, alors qu’il pensait rassembler les Portraits de peintres et les Portraits de musiciens en les dédiant au père de son amie. À l’été 1895, Proust proposa les Portraits de musiciens à la Nouvelle Revue, par l’intermédiaire de Léon Daudet qui en connaissait la fondatrice, Juliette Adam ; en rentrant de Beg-Meil fin octobre, il apprit cependant qu’ils avaient été refusés, et récupéra ces feuillets, disant : "J’espère qu’il [Léon Daudet] n’a pas lu les vers, car en les recevant je vois que c’est un brouillon plein de fautes qu’on avait envoyé de chez moi, avec des mots qui manquent et des hémistiches entiers" (Corr., XXI, p. 563 ; voir aussi p. 562 et XX, p. 612). Ces vers seront rassemblés en 1895 dans Les Plaisirs et les Jours (p. 135-138 de l’édition originale). L'enthousiasme de Proust pour ces quatre compositeurs "semble avoir été de courte durée. Leurs noms sont rarement mentionnés dans sa correspondance. En revanche, ils apparaissent dans À la recherche du temps perdu" (Y. Sandre).


Une dédicace autographe :

"A Édouard Risler", barrée, sous le titre I Chopin.

Proust avait d'abord envisagé de dédier ses poèmes à Édouard Risler (1873-1929), le pianiste qui, le 28 mai 1895 chez Madeleine Lemaire, avait interprété les Portraits de Musiciens mis en musique par Reynaldo Hahn, dont il était un ami proche.


Variantes. Le manuscrit présente 9 variantes avec le texte publié (Chopin : v. 2 : "à tout le moment" pour "sans le poser" ; v. 3 : "et dansant" pour "ou dansant" ; v. 12 : "Tu t’élances" pour "Tu t’exaltes" et "pour sonner l’hallali" pour "plus beau d’être pâli" ; v. 13 : "Au soleil" pour "Du soleil" ; v. 14 : "pleure de le voir" pour "souffre de le voir" ; Gluck, v. 1 : "temple" manque), avec aussi des variantes typographiques.


Provenance : Jean Lanssade (mai 1994, n° 124).


Référence : Les Plaisirs et les Jours, éd. Y. Sandre, Pléiade, 1971, p. 82-84. – Poèmes, éd. Cl. Francis et F. Gontier, Cahiers Marcel Proust, n° 10, p. 34-38.