Livres et Manuscrits

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View full screen - View 1 of Lot 146. Les Kasbahs de l'Atlas. 1931. Exceptionnel exemplaire du comte de Paris, avec envoi de Lyautey.

Majorelle, Jacques -- Maréchal Lyautey

Les Kasbahs de l'Atlas. 1931. Exceptionnel exemplaire du comte de Paris, avec envoi de Lyautey

Lot Closed

December 15, 03:55 PM GMT

Estimate

15,000 - 20,000 EUR

Lot Details

Description

Majorelle, Jacques -- Maréchal Lyautey


Les Kasbahs de l’Atlas.

Paris, Jules Meynial, 1930.


In-folio (375 x 278 mm). En feuilles, sous portefeuille à rabats de parchemin vert, lacets en cuir de l'éditeur.

Un lacet manquant, dos passé, rousseurs habituelles dans le texte, oxydation des gardes argentées, planches 18-20 manquent.


Exceptionnel exemplaire du comte de Paris, avec un envoi du Maréchal Lyautey.


Édition à 520 exemplaires (n° 59).

Illustré par Jacques Majorelle de 27 planches (sur 30) en quadrichromie rehaussées d'or et d'argent sur carton.


Une longue lettre du maréchal Lyautey à Jacques Majorelle préface le recueil de planches ; tirée sur papier d'Auvergne, elle est reliée dans une reliure souple en tissus Flammannan brodé, et est illustrée d'un portrait photographique de Majorelle.


Envoi autographe signé du général Lyautey, préfacier de l'ouvrage :

"Daigne Monseigneur le Comte de Paris

agréer l'hommage de ce souvenir des années

passées au Maroc, — ce Maroc qui a valu

la faveur insigne d'être admis dans l'"Equipe"

de la Maison Royale à son très respectueusement

dévoué et fidèle

Le Maréchal Lyautey

Avril 1931".


Les mots de Lyautey se souviennent de l'époque où les deux hommes vivaient au Maroc. En 1912, quand le Maroc devint un protectorat franco-espagnol, Hubert Lyautey en fut nommé résident général jusqu'en 1919 ; il fréquenta alors les membres de la famille d’Orléans qui y résidaient en exil et fit la connaissance du jeune Henri (1908-1999), qui sera comte de Paris à sa majorité le 5 juillet 1929.

Pour cimenter la nation marocaine alors déchirée, Lyautey voulut redonner à la monarchie alaouite les attributs du pouvoir en soutenant un sultan ancré dans les traditions séculaires du pays. Royaliste, peut-être avait-il le même rêve pour la France ?


Dans ses Mémoires d’exil et de combats, au service de la France, le comte de Paris se souvient : "Mes parents entretenaient avec Lyautey d’excellents rapports. D’aucuns disaient que le général était légitimiste. J’ai appris cela beaucoup plus tard. Ainsi que l’anecdote selon laquelle, pour ses quatre-vingt ans, l’aïeule de Lyautey aurait rassemblé sa nombreuse descendance et leur aurait déclaré : 'Vous êtes ici plusieurs centaines, et je bénis le Ciel que, s’il y a parmi vous des légitimistes, des orléanistes, des bonapartistes, il ne se trouve pas un seul républicain.' Il me semble bien que, dans ma famille, on trouvait Lyautey plus attaché, comme certaines familles lorraines, aux princes de Habsbourg que légitimiste ou orléaniste. En tout cas il a été un grand serviteur de la France qu’il a aimée et à laquelle il a donné le meilleur de lui-même. Il est certain que le résident appréciait l’installation au Maroc de M. et Mme Orliac [le duc et la duchesse de Guise] et leurs enfants. Il leur savait gré de l’effort entrepris pour les récoltes qui, nous semblait-il, étant utiles à la métropole, l’aidaient dans son combat. Demeurée seule, ma mère, outre la surveillance des fermes, s’est employée avec succès à faciliter, à entretenir et à développer les rapports de Lyautey avec la monarchie d’Espagne. Le général-résident nous a rendu de fréquentes visites. Je me souviens l’avoir vu au Maroc, en ce qui me concerne, à sept ou huit reprises. Il arrivait aussi que ma mère allât à Rabat, pour des séjours assez longs. Ainsi s’étaient établis entre Lyautey et ma famille des rapports de confiance et d’amitié qui ne se sont, ensuite, jamais démentis." (Paris, Atelier Marcel Jullian, 1979).


L'envoi date d'avril 1931, alors que le prince fêtait à Palerme ses noces avec la princesse Isabelle d’Orléans-Bragance.

Notons enfin que c'est à la suggestion de Lyautey que Louis Majorelle envoya son fils Jacques au Maroc, pour qu'il puisse contribuer à son travail de mise en valeur du pays. Établi au Maroc en 1917, il y développa l'œuvre splendide que l'on connaît, parmi laquelle les 30 tableaux de ce portfolio sont probablement parmi les plus beaux (voir. F. Marcilhac, La vie et l'œuvre de Jacques Majorelle : 1886-1962, ACR Éditions, 1995, p. 30 et 126 sq.).


Provenance : Henri d'Orléans, comte de Paris, puis par descendance.