Livres et Manuscrits

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JOSEPH II. Réunion de 19 LAS à sa sœur Marie-Caroline de Naples et de Sicile. 9 avril -17 novembre 1768. 32 p.

Lot Closed

June 30, 12:16 PM GMT

Estimate

6,000 - 9,000 EUR

Lot Details

Description

JOSEPH II


RÉUNION DE 19 LETTRES AUTOGRAPHES, EN FRANÇAIS, SIGNÉES "VOTRE SERVITEUR ET TENDRE FRERE JOSEPH" À SA SŒUR MARIE-CAROLINE, ÉPOUSE DE FERDINAND IV DE NAPLES ET DE SICILE.

[VIENNE ET UNE ENVOYÉE SANS DOUTE DE HONGRIE], 9 AVRIL -17 NOVEMBRE 1768.


32 pages in-4 et in-8 (230 x 185 mm et 200 x 155 mm). Les lettres sont écrites sans ponctuation et nous avons ici respecté l’orthographe fantaisiste de l’empereur.

Quelques pâles rousseurs. Petit trou atteignant quelques lettres dans la date de la lettre du 17 avril.


Lorsqu’un empereur d‘Autriche enseigne à sa sœur l’art d’"être une reine moderne".


Joseph II se montre à la fois taquin et sévère envers cette jeune sœur que leur mère vient de placer sur le "grand théâtre de l’univers".


L’archiduchesse Marie-Caroline de Habsbourg (1752-1814), treizième enfant de l'impératrice Marie-Thérèse, et sœur de Marie-Antoinette, épouse Ferdinand IV de Naples le 12 mai 1768 précédemment promis à sa sœur aînée, Marie-Josèphe, morte de la variole trop tôt. Dotée d’une forte personnalité, ambitieuse, volontaire et impétueuse, elle prend très vite les rênes du pouvoir.

Joseph II, co-régent avec sa mère à partir de 1765, lui prodigue ses conseils en matière de politique, la guide discrètement dans sa vie privée, déplore les lourdeurs de l’étiquette, lui donne des nouvelles de la cour de Vienne et de leur mère, de leurs sœurs dont les projets de mariage se dessinent et de ses parties de chasse.


Dans six lettres, il évoque, avec un optimisme mesuré, les progrès de la vaccination de sa famille contre la variole, effectuée à la demande de Marie-Thérèse sur ses enfants et soixante-cinq autres par John Ingenhousz, recommandé de Londres par George III.


9 avril

Le 7 avril 1768, à Vienne, Marie-Caroline épouse par procuration Ferdinand IV. Joseph II adresse cette première lettre alors que Marie-Caroline a quitté l’Autriche pour rejoindre Naples. "[…] Les esprits je puis dire de tout le monde sont encore tout abattus de la scene touchante de votre depart tout ceux qui l’ont vu, vous rendent justice, que vous l’avés fait a merveille et que vous avés arrachés les vœux de tout le monde pour votre contentement, continués chere Soeure j’ose vous le dire en ami, avec la sincerité que vous me connaissés, sur le pied que vous avés comencé et ce voyage qui vous fera conaître a bien des mille personnes pourra etre bien glorieux et se terminer par votre bonheur conjugale, ecoutés, demandés, consultés Madame de Paar […] Adieu je vous embrasse tendrement plus curieux que jamais de voire un jour les antiquités d’Herculanum et une Reine moderne, qui en fera j’espère l’ornement […]"


11 avril

"[…] Je vais a la chasse par force et la plupart des discours roulent sur la petite Reine de Napples dont la conduite est acteur exposé sur le grand Theatre de l‘univers […]"


16 avril

"[…] Je vous prie jusqu’au bout a perpetuer la reputation que vous vous etes aquise et surtout a Napple consultés sur toute chose mon frere quelques retenu qu’il est, exigés de lui ses conseils, je vous suis garant, qu’il a assés d’esprit, de conaissances, et de moderation pour en doner des bons […] Joignés j’ose vous le repeter ici, de la fermeté a la condescendance […] et faite vous quelquefois desirer. Faite qu’on vous aime mais en meme temps qu’on vous respecte, ne vous livrés pas trop tot a personne, gardés vous des avances quelconques qu’on vous fera. Ne prenés d'amis qu'aprés que vous les aurés bien epluchés […]"


17 avril

"[…] Vous été bien bonne de prendre en bonne part les petites verites, que j’ose vous ecrire, croyés que la verite la sincerite et la plus tendre amitié dicteront toujours mes lettres et que parlant a une sœur que j’aime dont les talens commences a se developper qui aime a s’instruire […]"


12 juin

"[…] Vous voilla Reine tout en plein au moins je le crois pieusement, jouissés en longtemps, a votre plus grande satisfaction ce sont des desirs, que meme aux frontieres des Turques un frere qui vous aime bien tendrement a toujours formé ; votre reputation s’est infiniment accrue par ce voyage et vos louanges ont retenti jusqu’au Banat […] S. M. l’Imperatrice premier objet certainement de nos actions est très contente de vous […] Quelque difficile que paroissent souvent les commencements l’on s’accoutume a tout et le temps qui enuye souvent du bien eface aussi peu a peu le desagreable. En joignant a cella le desir de la gloire et de la tranquillité d’une saine Philosophie imprime, l’on est capable de tout […] je ne vous ennuyerais pas de ce que j’ai vu en voyage, vous avés vu et vous habités les plus belles contrées de l’Europe, je ne pourais vous presenter, que des desserts, et des sauvages […]"


6 juillet

"[…] Soyés en tout point heureuse c'est ce que je desire du fond de mon coeur […] J’envois par ce courrier a mon frere les deux chiens que vous avez demandés pour le Roi trop heureux s’il lui convienent. Ils sont encore jeunes deviendront plus grands et enfans legitimes de ma vieille Coquine […] Vous avés faillit avoir un malheur sur mer heureusement que cella s’est passé comme cella. J’espère que quoique habitante de la cote vous aurés une autre fois plus de soin de choisir un meilleur temps pour vos promenades. Si les soupçons eloignés se confirmaient de grossesse cella seroit charmant, et vous y gagneriés infiniment, faite seulement reflechir et raisoner le Roi, vous aurés tout gagné […] C'est pour diminuer les genantes etiquettes, que les raisonemens sur ce que fait la vraie grandeur, que les comparaisons avec d'autres Coures que des ridicules donés avec finesse et a propos que profiter d'un moment de tendresse ou de gene, sont les moyens chere Soeure que je conseille. Faite gouter a votre roi seulement une fois les douceurs de la vie privé et vous n'aurés plus de peine a le detourner des vaines Pompes de la royauté. Faite lui sentir qu’il est home que cette premiere et plus belle qualité prevalle sur tous les autres titres et alors les etiquettes seront evanouies enfin faite qu’il goute dans le mariage les plaisirs d’une vie bourgeoise […]"


8 septembre

Joseph II est de retour de sa tournée en Moravie et en Bohème."[…] Nous sommes à la veille de faire inoculer ma fille et mes deux freres je ne doute pas que cela reussisse apres toutes les experiences qu’on en a faite a merveille […]"


15 septembre

"[…] Mes deux freres et ma fille sont inoculés, depuis le 10 au soire, les aparences paroissent encore bonnes, et ce ne sera que demain qu’ils deviendront malades […] J’ai été hier a la chasse par force qui a été tres belle […]"


26 septembre 

"[…] Nos inoculés vont très bien, mon frere Maximilien qui est encore le plus incomodé a dormi 13 heures […] Marieanne et Amélie vont un de ces jours à Mariezell leur priere sera diferente car les graces pour l’etat de mariage ne sont point les memes qu’exige l’etat de filles dans lequel sans doute ma Soeure Marieanne couchera tristement ces jours. Adieu portés vous bien et donés nous bientôt au monde un gros garçon […]"


29 septembre 

"[…] tous nos inoculés se portent a merveille aujourd’hui il y a a cette occasion le Tedeum […]"


24 octobre 

"[…] Vous n’allés donc plus a chevalle, je n’en suis pas faché, car en vérite en outre le danger auquell une femme s'expose, elle a toujours l'air d'un singe sur un chevall […]"


7 novembre

"[…] Vous viviez a la campagne et vous me dites avoir besoin de Philosophie, cella est etonant car a votre age avec votre vivacite l’on devroit plutôt croire, que les jours vous paraissent tous trop courts que longs […] le Marechall Radiany tire a sa fin et ne ne crois pas qu’il passe cette semaine sa maladie etant incurable […] Mes sœurs vons doneront sans doute part de plusieurs mariages qui se font a la Coure […]"


17 novembre

"[…] Le Mariage de ma Soeure Amelie, chere Reine, est diferé pour après Pâques […] celui de ma soeure Antoine [Marie-Antoinette dite Antonia, future reine de France] se fera aussi l’année 1770 en avril […] de nouveau un ours a blessé deux personnes […] dont l’un est deja mort. Les comoedies francaises dont tous nos amusemens, le soire quelquefois, je vais chés ma sœure Antoine […]"


Provenance : Albin Schram (Londres, 3 juillet 2007, lot 396).