Arts d’Afrique, d’Océanie, d’Indonésie et des Amériques

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View full screen - View 1 of Lot 60. STATUETTE, BENA LULUWA, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO | BENA LULUWA STATUETTE, DEMOCRATIC REPUBLIC OF THE CONGO.

STATUETTE, BENA LULUWA, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO | BENA LULUWA STATUETTE, DEMOCRATIC REPUBLIC OF THE CONGO

Auction Closed

June 25, 05:33 PM GMT

Estimate

10,000 - 15,000 EUR

Lot Details

Description

STATUETTE, BENA LULUWA, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO


haut. 21 cm ; 8 ¼ in

Collection Allan Gerdau, Redding (Connecticut)

Collection privée américaine

Lance et Roberta Entwistle, Paris / Londres

Collection privée, Paris 

Cette statuette Bena Luluwa s'affirme par la noblesse de la pose, le grand raffinement des modelés et la parure superbement élaborée, mettant en valeur les codes culturels de la beauté, exprimés notamment par les scarifications. 

Objet de pouvoir bwanga, cette statue est remarquable par sa combinaison de motifs apparemment antithétiques. La main gauche se fond dans la courbe d’une petite coupe, apanage des statuettes du culte bwanga bwa bwimpe destiné, par la traduction de la beauté (bwimpe), à protéger les nouveau-nés et leur mère. Cet attribut, associé à l'une des expressions les plus répandues de la statuaire Luluwa, a longtemps conduit à interpréter ces effigies comme féminines. Pourtant il existe au sein de ce corpus des exceptions notables de statuettes masculines porteuses de coupes, dont l’œuvre présentée ici.


L’interprétation de ces rares statuettes masculines porteuses de coupe est complexe et se trouve vraisemblablement liée à l’attribut tenu dans la main droite. Parmi les plus célèbres figurent celles collectées en 1905-1906 par Leo Frobenius, dont l'unique de grande dimension (51 cm) de l'ancienne collection Helena Rubinstein, aujourd'hui au Detroit Institute of Arts (Petridis, idem, p. 132) et la statuette brandissant un couteau dans la main droite, provenant du Museum für Völkerkunde de Hambourg, puis de la Tara Collection (Fagg, African Sculpture from the Tara Collection, 1971, p. 17, n° 11-3 et Sotheby’s, New York, 4 mai 1995, n° 109 et couverture).


Superbement exaltée ici, la notion de beauté ainsi que la coupe destinée à contenir une nourriture rituelle et les onctions dont elle a gardé les traces, confèrent son pouvoir à cette œuvre remarquable, destinée à intercéder entre le monde des vivants et celui des esprits.