Arts d’Afrique, d’Océanie, d’Indonésie et des Amériques
Arts d’Afrique, d’Océanie, d’Indonésie et des Amériques
Auction Closed
June 25, 05:33 PM GMT
Estimate
80,000 - 120,000 EUR
Lot Details
Description
MASQUE, KWELE, GABON
haut. 26 cm ; 10 ¼ in
Collection Jay C. Leff, Pittsburgh, Etats-Unis
Sotheby Parke Bernet, New York, 11 octobre 1975, n° 75
Collection Stewart Mills, Los Angeles
Sotheby's, New York, 4 mai 1995, n° 79
Collection privée européenne
Flam, African Art from the Jay C. Leff Collection, 1967, n° 51
Bascom, African Arts, 1967, n° 124
The Art of Black Africa - Collection of Jay C. Leff, 1969, n° 256
Bascom, African Art in Cultural Perspective, 1973, n° 83
Robbins and Nooter, African Art in American Collections, 1989, n° 898
Gainsville, University of Florida, African Art from the Jay C. Leff Collection, 1967 ; Tampa, University of South Florida ; Berkeley, Lowie Museum, Pittsburgh, Carnegie Institute, 1967-1970
A la perfection géométrique de la forme, l'artiste a associé le choix d'un graphisme épuré, aboutissant à une œuvre d'une absolue modernité. L'équilibre des traits, structurés par la ligne des yeux plissés, s'anime dans la tension des courbes et des délicates ruptures de plans. La teinte sombre du pourtour profond concentre le regard sur la face en cœur réhaussée de kaolin, ajoutant à la sculpture une dimension picturale. Cette saisissante modernité témoigne de l’intention du sculpteur de renforcer la puissance magique de la représentation. Cette dernière tenait tant d'un effet visuel direct (car le masque, si beau soit-il à nos yeux, devait faire peur, non seulement aux villageois profanes mais aussi aux sorciers et autres adeptes de pratiques occultes) que dans sa clairvoyance divinatoire - la couleur blanche étant le symbole du don de divination de l’entité mythique venue du monde des défunts.
Les masques Kwélé - intervenant dans le culte du beete - forment dans les arts du Gabon un corpus extrêmement restreint comparé à celui des Fang, Punu et Kota. Selon la classification établie par Leon Siroto, les masques circulaires relèvent de la catégorie des pipibudzé - représentant les esprits de la forêt ekuk - et servent d'intermédiaires entre le monde de la brousse et celui du village. Selon Louis Perrois, il semble en outre que les maisons de culte ou d'initiation du beete, même provisoires (pour la durée des festivités), aient été « décorées » de masques [aux formes et dans un bois dense mi-lourd similaires], qui ne dansaient pas - type auquel, selon toute vraisemblance, se rattache ce masque.