Les Giriama et leurs voisins Chonyi partagent la tradition d’un lieu de sépulture propre à chaque clan, le kaya, constituant à la fois le centre de la vie politico-religieuse, la demeure des esprits ancestraux et la sépulture des anciens. A la mort d’un membre de la société de grade chama ya goghu, un poteau kikango était érigé à sa mémoire, au centre du kaya (Stephan in Kerchache, Paudrat, Stephan, 1988, p. 591). Conçue pour immortaliser le défunt (et non pour marquer l’emplacement de sa tombe), cette image, d’une remarquable abstraction, évoque dans les motifs géométriques les vêtements portés par les notables, symbolisant son statut social et son pouvoir politique (idem). L’équilibre des formes épurées et des motifs profondément gravés, la prégnance du visage et la patine du bois dur ayant conservé des traces de pigments blancs et ocres, placent ce poteau parmi les plus beaux du type.