Masque, Punu, Gabon | Punu mask, Gabon

Collection Hamadou Hampâté Bâ (1900/1901-1991)

Collection Alexandre Rouhier (1875-1968), Paris 

Transmis par descendance

Collection privée, Paris

Le voyage de ce masque Punu du Mali à la France résulte d’une amitié entre deux hommes. Amadou Hampâte Bâ (1901-1991), célèbre écrivain et ethnologue malien, offre ce masque à Alexandre Rouhier (1875-1968), docteur en pharmacie et homme de lettres français. L’intérêt commun des deux hommes pour l’ésotérisme et les sciences divinatoires en particulier est très certainement à l’origine de leur rencontre, de laquelle naît une amitié. Ayant obtenu une bourse de recherche de l’UNESCO Amadou Hampâte Bâ quitte le Mali pour s’installer à Paris dans les années 1950. Les nombreuses publications dont il est l’auteur témoignent de son intérêt pour l’étude des pratiques rituelles de certaines peuples d’Afrique Subsaharienne.

Alexandre Rouhier quant à lui, débute sa carrière en en tant que pharmacologue à Lyon. Parallèlement à son activité professionnelle, il s’intéresse à l’ésotérisme et à la géomancie au point d’ouvrir à Paris une librairie spécialisée sur ces sujets, auparavant située rue Madame. Dans la capitale, il côtoie des personnalités célèbres du monde des lettres, Blaise Cendrars, Henri Michaux ou encore Gustave Le Rouge. Ainsi, c’est l’histoire de l’amitié singulière et sincère qui est aux sources de l’histoire de ce masque donné par Hamadou Hampâte Bâ à Alexandre Rouhier peut être en remerciement de la place qu’il fit sur les rayonnages de sa libraire aux ouvrages de l’homme de lettres malien.

Ce masque présente les caractéristiques typiques de l’esthétique Punu. En effet, la blancheur rendue par le fard rituel mpemba confère à ces masques une singulière apparence à l’origine de leur réputation. L’exécution de la coiffure, particulièrement sophistiquée, évolue en un mouvement d’élévation, que domine une figure zoo-anthropomorphe. Les reliefs symétriques qui ornent les contours du masque ainsi que l’apposition de pigments rouges-bruns sur les parties saillantes concentrent tous les codes de la beauté féminine. L’ensemble de ces caractéristiques expliquent l’intérêt qu’a pu susciter l’art Punu au moment de son introduction en France.

C’est à l’orée du XXème siècle que ces masques Punu suscitent aux yeux des collectionneurs un intérêt tout particulier. Une époque qui coïncide avec l’arrivée de ce masque en France.