Lot 256
  • 256

VOLTAIRE-ROUSSEAU. MS. DE LA MAIN DE ROUSSEAU ANNOTÉ PAR VOLTAIRE (CAHIER COUSU) + 2 LETTRES DE VOLTAIRE À MME DUPIN

Estimate
3,000 - 5,000 EUR
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Description

  • Panégyrique de Saint Louis, roi de France. [Juin 1749.] Manuscrit autographe de la main de Rousseau, avec corrections de la main de Voltaire.[Avec :] Voltaire. 2 lettres à Mme Dupin.
VOLTAIRE CORRECTEUR ET ROUSSEAU COPISTE, AU SECOURS D’UN ABBÉ DE COUR. Par l’intermédiaire de sa tante, Mme Dupin, l’abbé d’Arty avait obtenu que Voltaire relise le projet de l’éloge qu’il devait prononcer devant les membres de l’Académie française le 25 août 1749 au Louvre. Le philosophe critiqua durement ce travail et, sur l’insistance d'Émilie du Châtelet, amie de Mme Dupin, accepta de le corriger ; en définitive, il récrivit entièrement le discours. "Cela lui coûta une journée d'un travail maussade, et, avant la huitaine, l'abbé d'Arty recevait son discours où il ne dût guère se retrouver, car rien n'y avait été conservé du premier travail" (Desnoiresterres, Voltaire et la société française au XVIIIe siècle, t. 3). Jean-Jacques Rousseau, alors employé comme secrétaire par Mme Dupin et précepteur de son fils, fut chargé de recopier le texte et les corrections de Voltaire. Il le fit, comme souvent, en laissant la moitié des feuillets libre pour les corrections éventuelles. L’abbé ne fera qu’ajouter deux mots : "Ave Maria" au début et "Amen" à la toute fin. En 1752, l'abbé dut faire un autre sermon, l'oraison funèbre de Louis, duc d'Orléans : cette fois, il s'adressa à Rousseau. Panégyrique de Saint Louis, roi de France. [Juin 1749.] Manuscrit de travail, de la main de Jean-Jacques Rousseau, avec corrections manuscrites de Voltaire. 56 pages, dont le feuillet de titre en un cahier cousu petit in-4 (230 x 180 mm). VOLTAIRE. Lettre autographe à Mme Dupin. [Vers le 10 juin 1749.] 2 pages ½ in-8 (192 x 135 mm), sur un bifeuillet, adresse au verso. Légère insolation à la première page de la lettre, petite déchirure par bris de cachet et minime travail de vers.Son appréciation sur le discours de l'abbé d'Arty. Voltaire affirme qu’il y a beaucoup à reprendre et propose son aide pour le lendemain : "Il y a de belles choses dans le discours. Mais la première et la troisième partie doivent être entièrement refondues. L'interest que je prends à tout ce qui vous regarde et celui que m'a inspiré M. l'abbé d'Arty m'ont fait lire l'ouvrage avec une grande attention, et m'obligent de vous dire qu'il se feroit un très grand tort s'il le débitoit, je ne dis pas tel qu'il est, mais tel qu'il l'auroit corrigé en conservant les fondements vicieux de la première et de la seconde partie. […] il vaudroit cent fois mieux manquer de parole que de s'annoncer dans le monde par un ouvrage qui ne répondroit pas aux talents et à l’esprit de l'autheur. Il n'y a pas un moment à perdre".Référence : Correspondance, Pléiade, III, n° 2447. VOLTAIRE. Billet autographe signé "V". [Vers le 15 juin 1749.] ½ page in-12 (167 x 107 mm). Annotations contemporaines d’une autre main sur le billet. Il renvoie une première version du discours corrigé : "Voici l'esquisse d'une main profane. Une main sacerdotale achèvera le tableau. Je me flatte de voir à mon retour le véritable esprit des loix, et d'admirer celle qui honore et qui venge son siècle. Mille respects à toute la famille". Voltaire fait ici allusion à la critique de L’Esprit des lois que Claude Dupin fit paraître anonymement en 1749 mais dont Montesquieu obtint la suppression.Référence : Correspondance, Pléiade, III, n° 2448. [On joint :] Copie manuscrite du même discours. 41 pages en un cahier cousu petit in-4 (230 x 180 mm), présentant quelques variantes. Provenance : Mme Dupin. -- Comtesse de Montgermont (voir Pléiade, III, p. 1154). Sur Mme Dupin, Voltaire et Rousseau, voir lot 221.