MUSSET. MANUSCRIT AUTOGRAPHE (C. 1839). 6 FEUILLETS IN FOLIO. MANUSCRIT DE 4 SCÈNES DIALOGUÉES INÉDITES.

5 pages ½ in-folio (350 x 230 mm), au recto de 6 feuillets, numérotés 1-6, avec quelques ratures. Manuscrit de travail de 4 SCÈNES DIALOGUÉES INÉDITES, où l’on retrouve quasiment la même trame et les mêmes personnages que dans la nouvelle Croisilles, publiée dans la Revue des Deux Mondes du 15 février 1839. Un père, M. Godeau, parle avec sa fille Julie, jeune fille insatisfaite des jeux de séduction qu’on lui fait jouer : "Depuis l’âge de 14 ans j’ai entendu répéter sans cesse que rien n’était aussi charmant que moi (elle tappe du pied). Qu’y a-t-il en effet au monde, de plus impertinent pour une femme, que d’être jeune, belle, riche, et se regarder dans son miroir, d’étaler consciemment ses paniers, ses falbalas, de se voir parée, digne en tout point de plaire, toute disposée à se laisser aimer, de se dire : on m’admire, on me vante, tout le monde la trouve charmante et personne ne m’aime […] Dès que je parais quelque part, j’excite un murmure d’admiration, mais personne ne me dit à moi seule un mot qui me fasse battre le cœur. J’entends des impertinents qui me louent tout haut, à deux pas de moi, pas un regard modeste et sincère qui cherche le mien".Interviennent ensuite le frère de Julie qui a invité chez eux le jeune homme désargenté dont Julie est amoureuse et un domestique prénommé Jean qui déclare abruptement être le père de la jeune fille. On sait que si Musset a tenté très jeune l’aventure dramatique, l’échec de sa première pièce, La Nuit vénitienne en 1830, lui fit préférer la publication en volume de ses comédies à la réalité scénique. Ce n’est qu’en 1847 qu’il connut le succès au théâtre avec Un Caprice.