Lot 104
  • 104

STATUE MALANGAN, NOUVELLE-IRLANDE, ARCHIPEL BISMARCK |

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
Log in to view results
bidding is closed

Description

  • haut. 140 cm ; 55 in
Statue malangan, Nouvelle-Irlande, Archipel Bismarck

Provenance

Collection Francis Osbert Sacheverell Sitwell, Florence
Collection privée européenne, acquis ca. 1973
Lance et Roberta Entwistle, Paris / Londres
Collection privée européenne 

Catalogue Note

Considérées comme « l’une des formes d’art les plus inattendues que l’homme ait pu imaginer ; un art qui révèle une prodigieuse imagination, et plus encore une incroyable dextérité d’exécution » (Guiart, Océanie, 1963, p. 293), les créations artistiques de Nouvelle-Irlande fascinèrent l'Occident dès le XIXe siècle. Chacune de ces œuvres illustre un motif ancestral qui identifie le particulier ou le clan dont il est la propriété. « Sous ce rapport, une effigie malangan n’est pas le portrait d’un défunt, mais bien plutôt une représentation de l’énergie vitale qui l’a engendré et animé » (Gunn, Arts rituels d’Océanie, Nouvelle-Irlande dans les collections du musée Barbier-Mueller, 1997, p. 49). A la richesse iconographique répond une virtuosité formelle superbement illustrée ici : autour d’un axe robuste figurant un poisson se construit un pourtour arachnéen créant une structure complexe où les formes pleines dialoguent à force égale avec les espaces vides. Cette opposition est magnifiée par les contrastes entre les grands aplats de couleurs vives et les fins motifs géométriques qui en ornent les parties principales. De la multiplicité des thèmes s’inspirant des figures totémiques de l’art malangan – ici le poisson et le serpent – émerge la figure ancestrale. Arborant un imposant kapkap, attribut des chefs de clans, elle impose la puissance et la sérénité de l'ancêtre par son regard fixe aux yeux signifiés par des opercules de coquillage. Elle témoigne par sa prégnance de l’importance du rituel malangan qui « impliquait des systèmes de croyances, stimulait l’activité économique et jouait un rôle décisif dans le maintien des relations sociales dans le domaine privé et public » (Gunn, idem,  p. 47).

Considered "one of the most unexpected forms of art that man could have imagined; an art that reveals a prodigious imagination, and an even more incredible dexterity of execution" (Guiart, Océanie, 1963, p.293), New Ireland artistic creations were a source of fascination for the Western World as early as the nineteenth century. Each of these pieces illustrates an ancestral motif that identifies the individual or clan it belongs to. "In this respect, a Malangan effigy is not a portrait of a deceased person, but rather a representation of the vital energy that engendered and animated it" (Gunn, Arts rituels d'Océanie, Nouvelle-Irlande dans les collections du musée Barbier-Mueller, 1997, p.49)

The rich iconography is compounded by a formal virtuosity superbly illustrated here: an arachnean outline takes shape around a strong central axis depicting a fish, creating a complex structure where filled forms interplay with hollowed out spaces on equal terms. This opposition is magnified in the contrast between the large planes of bright colours and the fine geometric motifs that adorn the main parts. From the multiple themes inspired by the totemic figures of Malangan art - here, the fish and the serpent - the ancestral figure emerges. Boasting an imposing Kapkap, an attribute of clan chiefs, it affirms the power and serenity of the ancestor through its fixed gaze, with eyes signified by seashell opercula. Its prominence attests to the importance of Malangan ritual, which "implied belief systems, stimulated economic activity and played a decisive role in maintaining social relations in the private and public domain" (Gunn, ibid, p.47).