COUPE EN IVOIRE, ROYAUME DU KONGO, CA. XVIIIE SIÈCLE, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO |

Coupe en ivoire, Royaume du Kongo, ca. XVIIIe siècle, République Démocratique du Congo

Collection privée, France
Transmis par descendance 

Very good condition overall. Some loss of ivory due to ritual use. Exceptionally fine brown patina. Wear consistent with age and use within the culture.
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Cette exceptionnelle coupe en ivoire témoigne des relations qui se sont instaurées, à partir de la fin du XV^e siècle, entre l’aristocratie du puissant royaume du Kongo et les Européens. Diplomatiques et commerciaux, ces échanges nourris donnèrent naissance à un art dit « afro-portugais » alliant, dans l’ivoire, des sujets et des ornements propres aux deux civilisations. D’un continent à l’autre, ces œuvres servirent comme symboles de statut social, en intégrant les possessions et collections des individus de haut rang. Sous la Renaissance, les œuvres en ivoire destinées au marché européen se partageaient classiquement entre les salières provenant de la côte de Guinée et les trompes de celle de Loango, tandis que des épées d’inspiration européenne agrémentées d’une poignée en ivoire intégraient les regalia de la noblesse Kongo.  Aux XVII^e et XVIII^e siècles, les artistes ivoiriers laissèrent plus libre cours à leur imagination, en créant des objets parfois singuliers, destinés au marché européen ou aux pouvoirs locaux, comme l’illustre magistralement cette coupe, à notre connaissance unique.  

Tandis que la paroi évasée du réceptacle et son décor à godrons sont directement inspirés de la verrerie occidentale, la frise soulignant délicatement la lèvre appartient au patrimoine graphique du peuple Kongo, ornant tant les corps que les œuvres. Au classicisme du sujet répond l’extravagante interprétation du pied ouvragé en spirale. L’éblouissante patine brun rouge, la réparation indigène et les traces de prélèvements médicinaux attestent l’importance cultuelle et l’ancienneté de ce rarissime objet de pouvoir Kongo.