SCEPTRE, CHOKWE, ANGOLA |

Sceptre, Chokwe, Angola

Collection Alberto Telles de Hutra Machado, Lisbonne, entre 1920 et 1950
Transmis par descendance
Bernard de Grunne, Bruxelles
Collection privée, Belgique

Very good condition overall. Only one nail is missing. Two thin cracks, one on the proper left side of the headdress the second on proper left side of the face. Wear consistent with age and use within the culture.
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« Véritables insignes d’autorité, les sceptres Chokwe / Ovimbundu étaient tenus en main soit par les chefs aux occasions solennelles, soit par l’un de ses courtisans lors de réceptions officielles, de jugements, d’intronisations […] Avec l’ensemble des autres objets régaliens, il atteste d’un rapport social, indique le statut du possesseur et prescrit l’attitude à adopter face au porteur » (Falgayrettes-Leveau et Wastiau, Angola. Figures de pouvoir, 2010, p. 131). A la coiffure superbement élaborée - les tresses se rejoignant en catogan à l'aplomb de la nuque - s'ajoutent les signes anciens de la beauté aristocratique en pays Chokwe - notamment le front haut et dégagé en ogive, selon la mode de se raser les cheveux au-dessus du front pour en accentuer la longueur. Le raffinement de la sculpture, dont témoigne l'extrême finesse des traits et des modelés, est magnifié par les clous en laiton ponctuant les lignes maîtresses, et par le collier en perles de verre. Au sein de son prestigieux corpus, ce sceptre se distingue par la présence de quatre visages soutenant la tête principale. Un sceptre conservé au Seattle Art Museum (inv. n° 81.17.912) présente la même - très rare - iconographie de visages embrassant les quatre points cardinaux. Elle symboliserait, selon Jordan (Chokwe! Art and Initiation Among Chokwe and Related People, 1999, p. 47), la vision exhaustive des ancêtres primordiaux et renforçait les pouvoirs protecteurs de cet emblème.