STATUE BUNDU, TOMA, SIERRA LEONE |

Collection William Brill (1918-2003), New York
Pace Primitive, New York, 2006
Bernard Dulon, Paris
Collection privée européenne

Paris, Grand Palais, Biennale des Antiquaires, Septembre 2008

Dulon, La beauté intérieure, 2008, pp. 10-11

Very good condition overall. As visible on the catalogue illustration, there is a small loss on the front part of the base. The eyes in shells and the ventral charge are very well preserved. Beautiful encrusted dark patina.
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Issue d’un corpus très restreint, et peu étudié, la statutaire Bundu, Toma, est reliée à « la société du Poro qui est depuis des siècles l’une des institutions sociales centrales du Sierra Leone » Hahner-Herzog (1997, pl.29). Les Toma, inventeurs du Poro au XVI^e siècle, seraient parvenus à diffuser cette société à d’autres populations. Le Poro, servait avant tout à former les personnes à savoir conserver un secret et tisser des liens invisibles entre initiés ainsi qu’avec les membres du Poro et au-delà d’autres communautés. Le Poro entre ses membres crée des liens infaillibles, indicibles et profonds car ils sont créés dans les épreuves et partagés par l’ensemble de la communauté.  La coiffure distinctive surmontée d’un chignon étroitement tressée se rapproche stylistiquement de la coiffure typique et célèbre de la statuaire féminine du peuple Mende du Sierra Leone. L’allure hiératique et statique accentuée par la position des bras contre le corps longiligne et cylindique renforcent son étrangeté et sa singulière beauté. Ses seins coniques jaillissent de son torse, pour mieux marquer le ventre orné d'une charge, certainement liée à la fécondité. Cette rare, et intriguante statue Toma dont le nom signifie « tellement belle à regarder que je ne me lasse pas de la regarder » s'impose comme l'une des plus aboutie d'un corpus reconnnu pour ses vertus protectrices.