

Le cimier était porté par les hommes, lors du rituel, qui selon K. C. Murray, se déroulait tous les deux ans, pendant huit semaines. Au huitième jour, il apparaissait, les femmes et les hommes dansaient ensemble face à l’autel d’Ala.
La classification de Bernard de Grunne (Ogbom, 2011, p.6 ), permettrait d’attribuer cet exemplaire, « au second style collecté chez les Bende Igbo méridionaux. Ll consiste presque exclusivement en figures féminines assises… (ayant) au-dessus de leur tête une sorte de disque avec au sommet une tête humaine ».
Oscillant ingénieusement entre abstraction et figuration, ce remarquable cimier aux lignes épurées, semble s’élever et se déjouer des lois de l’attraction, de la gravité. Tout en légèreté, son raffinement et son élégance sont magnifiées par la délicatesse du porté du disque, et la posture de l’assise. Les avant-bras, ornés de bracelets, mettent en valeur la finesse et la fragilité des fines mains, tenant et retenant du bout des doigts le disque. Brillant équilibre des formes, typique du style Eket; le parallélisme du traitement des visages schématisés à l’extrême. La gestuelle triangulaire des bras accentuant superbement son dynamisme, élevant et révélant davantage le second visage. Ses lignes aigues, sa poitrine conique insufflent de la vigueur et de la vitalité au corps tout entier.
Cette œuvre s'apparente étroitement tant dans le traitement du visage que dans la gestuelle à celle conservée dans les collections de la Commission Nationale des Musées et Monuments (Lagos, inv. N° L.G.33) et à celle de l'ancienne collection Myron Kunin (Sotheby's, New York, 11 novembre 2014, n° 57).