Lot 45
  • 45

Statue, Yoruba-Ijebu, Nigeria

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
bidding is closed

Description

  • bronze
  • haut. 56 cm ; 22 in

Provenance

Collection privée européenne, acquis ca. 1975

Exhibited

Madrid, Museo Casa de la Moneda, Joyas del Niger y del Benue, 16 septembre - 16 Octobre 2003
Barcelone, Fundacion Francisco Godia, Africa. Colecciones privadas de Barcelona, 27 Février - 30 Juin 2003
Madrid, Centro Cultural del Conde Duque, Origenes. Artes Primeras. Colecciones de la Peninsula Iberica, 19 Octobre 2005 - 8 Janvier 2006

Literature

Conde Prado, Joyas del Niger y del Benue, 2003, p. 42, n° 17
Guardiola, Africa, colecciones privadas de Barcelona, 2003, p. 42
Casanovas et Gaspar, Origenes. Artes Primeras. Colecciones de la Peninsula Iberica, 2005, p. 338-339, n° 147

Catalogue Note

Les Ijebu - implantés dans le Sud du Nigeria – furent, dès le début du XVIe siècle, le premier peuple de langue Yoruba à être mentionné par les explorateurs européens. Ils développèrent avant 1700, probablement sous l'influence du Royaume de Benin, un art du bronze hautement élaboré, essentiellement destiné à la puissante société secrète Ogboni (ou Oshugbo).

Par sa dimension, la richesse de son ornementation et la très grande qualité de sa fonte, cette œuvre s'érige parmi les témoins les plus aboutis du rare et prestigieux corpus des figures onile. Chaque « maison », ou loge, de la société secrète possédait une paire de figures féminine et masculine onile (« propriétaire de la maison »). Cette dernière « était placée dans l'espace le plus confidentiel de l'ile osugbo, la maison de réunion des membres de l'association, à savoir son sanctuaire intérieur, odi, qui conserve les objets cultuels les plus précieux » (Lebas, Arts du Nigeria dans les collections privées françaises, 2012, p. 263). Contrairement aux figures edan – qui fonctionnaient également par paire mais relevaient de la propriété individuelle – les sculptures onile étaient des possessions claniques. Leur référence au couple d'ancêtres fondateurs redouble ici dans la présence d'attributs masculins et féminins, témoignant de la double présence des ancêtres et de leur essentielle complémentarité. Voir RMN (Arts du Nigeria, 1997, p. 258) pour la statue à l'iconographie comparable de l'ancienne collection Barbier-Mueller, aujourd'hui conservée au musée du quai Branly-Jacques Chirac (inv. n° A 97-4-105).

Caractéristique du style le plus ancien et le plus éloquent des Ijebu-Obe, cette figure ancestrale adoptant une gestuelle d'offrande se distingue par la superbe maîtrise des traits expressionnistes et de l'exubérante parure (scarifications et ornements corporels). S'ajoutent ici les délicates traces colorées, marques du temps sur l'alliage cuivreux, qui révèlent son ancienneté et son usage prolongé.

Yoruba-Ijebu brass figure, Nigeria