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Zao Wou-Ki
Description
- Zao Wou-Ki
- 1.9.60
- signed, signed in Chinese; signed, titled and dated 1.9.60 on the reverse
- oil on canvas
- 81 x 65 cm; 31 7/8 x 25 9/16 in.
- Executed in 1960.
Provenance
Private Collection, Sweden (acquired from the above by the current owner circa 1960)
Condition
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Catalogue Note
A la fin de l'été 1960, alors qu'il réalise 1.9.60, Zao Wou-Ki n'a plus rien à envier aux maîtres de l'école des Beaux-Arts de Hangzhou auprès desquels il a été formé. Plus rien à envier à ceux qui « essayaient toujours de peindre comme Matisse et Picasso » et n'avaient pas, comme lui, réussi à assimiler les leçons de Cézanne aussi bien que celles des Tang et des Song.
« Il aura fallu plus d'une dizaine d'années à Zao après avoir quitté la Chine à la veille de la victoire de Mao Tsé Toung, en 1949, pour arriver à concilier deux traditions aussi antagonistes, deux pratiques aussi dissemblables que celles de la peinture orientale et de la peinture occidentale » (Zao Wou-Ki, Françoise Marquet, Autoportrait, Paris, 1988). Mais, le 1er septembre 1960, veille de la première élection du Parlement du Tibet en exil aujourd'hui encore célébrée comme le Jour de la Démocratie par les tibétains -faut-il y voir une coïncidence ?- l'artiste a définitivement compris comment concilier ces deux héritages.
Comme il l'explique lui-même dans son autobiographie, les années 1960 sont pour lui « la fin d'un cycle » et l'amorce d'une « étape irréversible. » L'artiste s'est libéré de toute entrave naturaliste, acceptant de se laisser submerger par ses émotions. « Je voulais peindre ce qui ne se voit pas, le souffle de la vie, le vent, le mouvement, la vie des formes, l'éclosion des couleurs et leur fusion », explique-t-il. Dès lors, il n'a plus qu'une idée en tête : « peindre la peinture » et s'approprier l'espace et la lumière. Reste à trouver un équilibre entre le geste et le souffle, le vide et le plein, le visible et l'invisible. Et faire parler la couleur au-delà du monde des formes. 1.9.1960 est un remarquable exemple de cet aboutissement. Tout d'abord parce qu'il s'agit d'un grand format pour l'époque, et que les grandes surfaces lui demandent, de son propre aveu, de se battre avec l'espace pour « exprimer le mouvement, sa lenteur lancinante ou sa fulgurance, et faire vibrer la surface de la toile grâce aux contrastes. »