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Charles-Henri-Joseph Cordier, 1827 - 1905 Nymphe, type normand, vers 1860
Description
- Charles-Henri-Joseph Cordier
- Nymphe, type normand, vers 1860
- signé C. CORDIER
- bronze grandeur nature à patine brune
- Haut. 174 cm; heigh 68 1/2 in.
Provenance
Literature
L. de Margerie, Charles Cordier (1827-1905), l'autre et ailleurs, Paris, musée d'Orsay, 2004, p. 196, n° 416 (le marbre du même modèle) et p. 149, n° 49 (le bronze illustré sous le titre Baigneuse).
REFERENCE(S) BIBLIOGRAPHIQUE(S)
M. Trapadoux, L'Oeuvre de M. Cordier. Galerie anthropologique et ethnographique, Paris, 1860 (rééd. 2015), p. 29, n° 36; J. Bessi, Auguste Gal, Nice, 1885;
Condition
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Catalogue Note
Il semble probable que Cordier ait ensuite transféré le bronze dans sa villa niçoise, au 181 rue de France, ou 105 promenade des Anglais. Se partageant entre ses voyages en Afrique du Nord, Paris et Nice, Cordier fit probablement à cette époque la connaissance d'Auguste Gal (1803-1883), personnalité influente de la société niçoise ayant fait fortune dans le négoce de l'huile. Le buste en bronze du négociant, réalisé par Cordier pour orner sa tombe au cimetière du château, à Nice, atteste de la haute estime que Gal avait pour le sculpteur (cf. L. de Margerie, op. cit., n° 240).
A l’aune de ces informations, Gal a très probablement acquis la grande Nymphe, directement auprès du sculpteur, entre 1880 et 1883. Une photographie datant de 1935 montre le bronze in situ (cf. fig. 2), entouré de la luxuriante végétation des jardins de la villa Gal, somptueuse propriété que le négociant fit construire en surplomb de la rade de Villefranche-sur-Mer (aujourd’hui villa Cansoun del Mar). Notons que sur une seconde photographie d'archive des jardins de la villa Gal, figure un autre bronze monumental par Cordier, Nymphe et Triton (cf. L. de Margerie, op. cit., n° 578, localisation actuelle inconnue). Le riche négociant semble ainsi avoir été l’un des plus fervents soutiens niçois du sculpteur.
Le mouvement de courbe et contre-courbe gracieusement imprimé par l’ensemble du corps de notre Nymphe fait écho à la composition antérieure, et presque identique, de la Vierge des Eaux en marbre exposée au Salon de 1853 (Douai, musée de la Chartreuse, inv. n° 667 D; cf. Laure de Margerie, n° 610). La seule variante notable entre les deux modèles réside dans la position du bras gauche coiffant une mèche de cheveux.
Le modèle en marbre de la Nymphe, type normand, fut pour la première fois exposé par Cordier au Palais de l’Industrie, en juillet 1860 (cf. L. de Margerie, op. cit., n° 416, ill.; M. Trapadoux, op. cit., n° 36). Il avait en effet obtenu d'y présenter sa "Galerie ethnographique" à l’occasion de l’Exposition des Produits de l’Algérie. Le marbre aujourd’hui disparu de la Nymphe, type normand, y figura sous le n° 36. Dans le catalogue de l’exposition, le philosophe Marc Trapadoux, ami de Courbet et fervent admirateur de Cordier, précise « statue qui a obtenu une 2e médaille d’or ». Cette indication laisse à penser que le marbre aurait préalablement figuré au Salon, bien qu’aucune mention n'en soit faite. Cordier déclina le type normand en deux bustes aux visages identiques, également présentés lors de l’exposition de 1860, l’un figurant Diane et l’autre le Printemps, tous deux acquis à Londres en 1861 par Lord Hertford (cf. L. de Margerie, op. cit., n° 174 et n° 175; Wallace Collection, inv. n° S 41 et S 42).
Ainsi,l’élégante composition de notre bronze incarne un idéal de beauté féminine que Cordier déclina plusieurs années durant. La qualité remarquable de la fonte rend avec justesse et précision les moindres détails du sujet, retranscrivant fidèlement la douceur des traits de la Nymphe, la souple ondulation de sa chevelure et la gracieuse harmonie de ses formes.
Nous remercions Mme Laure de Margerie pour son aide précieuse dans les recherches et la rédaction de cette notice.
A photograph dating from 1879, from the archives of the Cordier family, shows elegantly dressed people gathered in the gardens of the sculptor’s Moorish villa in Orsay, a town in the South of Paris, built right after the 1867 Universal Exhibition. Our Nymph, Norman type, can be clearly seen to the very left of the photograph (see. Fig 1). The bronze can also be seen in another photograph from the Cordier archive, undated but apparently contemporary to the previous one. It seems most likely that Cordier would have brought the bronze to Nice where he owned a house until 1882 (located 181 rue de France, or 105 promenade des Anglais). As Cordier was dividing his time between North Africa, Paris and Nice, it is likely that he met Auguste Gal (1803-1883) during one of his stays on the French Riviera. Highly influential in Nice society, Gal earned his fortune in oil trading. Indeed, the portrait of the oil trader was made in bronze by Cordier and is still visible on his tomb in the Cemetery of the Castle, in Nice. This commission is a precious testimony of the great admiration of Gal towards the works of the sculptor (see L. de Margerie, op. cit., n° 240). Taking in consideration the close link between the two men, we can suppose that Gal probably acquired the Nymph directly from the sculptor, around 1880-1883. A 1935 photograph shows the life-size bronze surrounded by the lush greenery of the Villa Gal, the sumptuous real estate of the oil trader overlooking the bay of Villefranche-sur-Mer (nowadays known as villa Cansoun del Mar). Interestingly, another photograph from the Gal family archive shows a second life size bronze by Cordier, Nymph and Triton, displayed in the gardens of the villa. (see L. de Margerie, op. cit., no. 578, current location unknown).The wealthy trader appears to have been one of the major supporters of the sculptor in the French Riviera.
The graceful contrapposto of the whole body of the Nymph is closely related to a former and almost identical composition of the Vierge des Eaux, a marble group exhibited by Cordier at the 1853 Salon. (Douai, musée de la Chartreuse, inv. no. 667 D; cf. Laure de Margerie, n° 610). The only noticeable difference between the two compositions is in the attitude of the Nymph’s raised proper left arm, whereas the Virgin is combing her hair downwards. The marble model of the Nymph, Norman type, was first exhibited in July 1860 (cf. L. de Margerie, op. cit., n° 416, ill.; and cf. M. Trapadoux, op. cit., n° 36) when Cordier had been permitted to show his ‘Galerie ethnographique’ during the Exhibition of Algerian products held in the Palais de l’Industrie. The marble, its current location unknown, was described in the catalogue of the exhibition by Marc Trapadoux, a French philosopher and close friend of Gustave Courbet, no. 36. The marble certainly pleased both the visitors and the officials as Trapadoux states that it was granted second prize (« statue qui a obtenu une 2e médaille d’or »). Cordier made several variants of the same female type including two important busts shown in the same 1860 exhibition, Diana and Winter, both bought in 1861 by Lord Hertford (Wallace Collection, inv. no. S 41 & S 42; see L. de Margerie, op. cit., no. 174 & no. 175).
Thus, the elegant composition of our bronze embodies a female ideal Cordier worked on during more than a decade. The great quality of the cast, good and precise in all details, gives a faithful transcription of the model and the delicacy of her harmonious anatomy.
We are grateful to Mrs. Laure de Margerie, for her precious assistance in cataloguing this lot.