Lot 131
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Mobilier de chambre à coucher en acajou flammé et bronze doré de la fin de l'époque Empire, vers 1815

Estimate
45,000 - 60,000 EUR
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Description

  • gilt bronze, mahogany
  • Lit : haut. 120 cm, long. 215 cm, larg. 170 cm ; chevet : haut. 88 cm, larg. 43,5 cm, prof. 43,5 cm
  • Bed: height 47 1/4 in; length 85 in; width 67 in; bedside: height 34 2/3 in; width 17 in; depth 17 in
comprenant un lit et une table de chevet ;
les dossiers du lit en enroulement soulignés de rameaux de laurier terminés par des mufles de lion, les montants en faisceaux de licteur couronnés d'un heaume, le long pan de la façade orné d'un trophée d'armes et de couronnes de laurier centrées d'un masque (couchage 190 x 150 cm) ;
la table de chevet ouvrant à un tiroir et un vantail, ornée de montants en faisceaux de licteur ; dessus de marbre blanc ;
avec une étiquette manuscrite à l'encre M. Caillebotte / ch. de M.

Provenance

- Marie-Anne Gaudin (1766-1859), veuve de Martin-Guillaume Biennais, dans sa propriété d'Yerres (Essonne)
- Martial Caillebotte (1799-1874), père de Gustave Caillebotte, à Yerres
- Vente à Paris, étude Ader-Laurin, le 7 décembre 1962, lot 167

Condition

The illustration is accurate, good overall condition despite the inevitable dents, scratches and marks due to the age and use Chevet: gilting as been gently cleaned, small vertical shrinkage scratches, has been restored at the back and on other restoration on a lateral side Bed: very minor losses to the veneer at the reer an helmet of a front upright is loose and has to bee refixed properly Please note that this condition report was made on August 31th 2016 inside Robert de Balkany's hôtel rue de Varenne; this lot will be shipped to Sotheby's galleries before the exhibit and the sale
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note

Avant de devenir l’orfèvre de l’empereur Napoléon Ier, Martin-Guillaume Biennais (1764-1843) est reçu maître-tabletier en 1788 et s’installe rue Saint-Honoré. Il acquiert un fonds de tabletterie qu’il s’emploie à développer en réalisant objets religieux, boîtes, tabatières et jeux. L’artisan profite de la suppression des corporations à la suite de la Révolution pour étendre son activité à l’orfèvrerie. Il fait insculper son poinçon figurant un singe vers 1801 et choisit pour enseigne « Au singe violet ». Il devient l’orfèvre attitré de l’Empereur, ainsi que des familles Bonaparte et Beauharnais. Dans une production s’étendant à trois domaines d’activité - l’ébénisterie, la tabletterie et l’orfèvrerie – l’artisan crée des pièces somptueuses comme le tabouret en acajou et bronze doré en forme de sabres entrecroisés (musée national des châteaux de Malmaison) ou le nécessaire de voyage de Napoléon (musée du Louvre). Sans successeur, il arrête son activité en 1821 et cède son fonds à Jean-Charles Cahier (1772-1849), orfèvre attaché pour sa part aux Bourbons.

Après le décès de sa première épouse, Biennais se remarie en 1789 avec Marie-Anne Gaudin (1766-1859). Devenue veuve en 1843, elle achète la même année le domaine d’Yerres. Celui-ci appartenait depuis 1824 au restaurateur Pierre-Frédéric Borrel, patron du célèbre Rocher de Cancale à Paris, qui avait consacré une grande partie de sa fortune à embellir le domaine : il y disposait notamment de « meubles d’un prix infini ».
Madame Biennais conservera Yerres jusqu’à la fin de sa vie. Son inventaire après décès décrit « Dans une grande chambre à coucher éclairée par cinq fenêtres sur le jardin : une couchette, un secrétaire, une commode, une table de nuit, un psyché, une plus petite commode, le tout en bois d’acajou avec ornements en cuivre doré, prisé mille francs ». Les nombreux héritiers de Madame Biennais décident de se séparer de la propriété en 1860.

Martial Caillebotte (1799-1874) en fait alors l’acquisition. Ce marchand de draps s'est enrichit considérablement dans le commerce de couvertures et de lits avec l'armée, sous Napoléon III, puis dans l'immobilier avec les grands travaux d'Hausmann. Son entreprise « Service des lits militaires » est domiciliée au 160 (actuel 152) rue du faubourg Saint-Denis à Paris. Sa brillante carrière lui vaut en 1861, la nomination de juge au tribunal de commerce de la Seine et la distinction de chevalier de la Légion d’honneur.
Yerres est la résidence estivale de la famille de Martial Caillebotte : le fils aîné de son troisième mariage, le futur peintre Gustave (1848-1894), a douze ans lorsqu’il passe ses premières vacances à Yerres, lieu qui lui inspirera de nombreux tableaux.
Au décès de Madame Caillebotte en 1878, l’inventaire mentionne au n°126 : « Un meuble de chambre à coucher, époque de l’empire en acajou à colonne de faisceaux de laurier, avec bronze doré, attributs guerriers. Composé d’un grand lit à bateau, deux estrades, une commode et un chiffonnier à dessus de marbre blanc, une table de nuit, un secrétaire et un psyché ; prisé deux mille huit cents francs ».