Lot 120
  • 120

Grande horloge à sonnerie des heures et à orgue signée ‘C. Clay London’ sur le cadran et ‘Cha. Clay, London’ sur le cylindre, la plaque du cadran estampillée ‘N. Larkin’, la peinture du cadran attribuée à Jacopo Amigoni (c. 1685-1752), les appliques en argent d’après John Michael Rysbrack (1694-1770), la musique en partie par George Frederick Haendel (1685-1759), entre 1737 et 1740

Estimate
180,000 - 250,000 EUR
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Description

  • Haut. 252 cm, larg. 111 cm, prof. 108 cm. Coupole 112 x 54 cm. Mouvement (approximativement) 38cm x 66cm.
le cadran d’horloge, placé au centre de la grande plaque peinte, comporte un anneau horaire argenté avec chiffres romains pour les heures et arabes pour les minutes ; échelles subsidiaires pour secondes, blocage/déblocage du balancier, sélection de mélodie, deux trous bouchés au centre doré ; aiguilles ajourées en acier bleui ; la plaque du cadran, peinte par Jacopo Amigoni, représente Apollon sur le Mont Parnasse entouré des Muses avec Minerve, qui les surveille à gauche, et Pégase qui vole en arrière-plan à droite. Deux obélisques dorés en bas-relief sont appliqués au devant de la scène avec à chaque côté, en haut-relief, Apollon ou Orphée et Diane et au centre, et aussi en haut-relief, des figures représentant les sept arts libéraux d’après Rysbrack ;

 



le mouvement à deux corps de rouage à fusées, échappement à verge pivoté avec roue de rencontre décentrée, sonnerie par roue de compte ; important mouvement à poids pour l’orgue à quatre registres et quatre-vingt-seize tuyaux, sa soufflerie et le grand cylindre picoté en laiton de 34,3 cm de diamètre à vingt-deux notes jouant dix airs. Le jeu de fond avec flûte et piccolo, volant de 23 cm de diamètre, régulateur de vitesse par pignon et crémaillère, changement de mélodie par piston, important poids cylindrique en plomb dans la plinthe activant le mécanisme par barillet intermédiaire monté sur roues anti-frottement,  poids auxiliaires rectangulaires. La musique est déclenchée automatiquement par la sonnerie toutes les trois heures ou à la demande ; remontage, mise à l’heure, et contrôle de l’orgue s’effectuaient par tubes placés à l’angle droit du mouvement sur les deux côtés de l’instrument ;



 



le cabinet composé d’une grande plinthe carrée en acajou et d’une coupole en ébène contenant le mouvement. La plinthe, à deux portes (arrière et côté droit) est ornée de corniches à coquilles et acanthes, de panneaux avec moulures dorées et d’importantes volutes aux angles sculptés de cordes et têtes de fleurs, l’ensemble placé sur une base circulaire. La coupole à arches et à base moulée est ornée sur les angles des Atlantes en bronze doré en-dessous des demi-chapiteaux surmontés des urnes. Les deux côtés et l’arrière composés de panneaux de bronze doré ajourés et ciselés en bas-relief sur un fond de soie rouge. La plaque de gauche présente Homère et Milton placés à chaque côté d’un vase orné d’une lyre et des Trois Grâces, remplie de fleurs en-dessous des arbres près d’une fontaine ; la plaque de droite, d’une organisation semblable, présente Virgile et Horace ; la plaque arrière est ornée d’une allégorie de la musique entourée d’entrelacs, masques, fruits et feuillages ;



une figure en argent de Minerve allongée surmonte le dôme.

Provenance

Acquis par Gerret Braamcamp (1699-1771), marchand à Amsterdam, propriétaire d’une compagnie de navigation, commerçant de bois et collectionneur. L’horloge de Clay aurait dû être l’une des premières œuvres d’art à être acquise par Braamcamp, qui commence à collectionner en 1735. Par la suite, sa collection à Sweedenryck devient renommée.

A son décès, sa collection est vendue aux enchères ; l’horloge est achetée pour 3700 fl. par l’un de ses trois frères,  Rutger Braamcamp (né 1706). Puis, au décès de celui-ci, elle passe à ses neveux, les fils de son frère Hermann (né en 1709) établi au Portugal. Par la suite, le chef-d’œuvre de Clay se trouve successivement dans les mains de Donna Maria Ignacio de Almeida à Castelo Branca et de l’Infanta, Donna Maria Isabel (mort en 1876), sœur de Dom Miguel, Roi de Portugal, qui le garde au palais de S. Domingos de Benefica à Lisbonne. Après la mort de l’Infanta, l’horloge devient la propriété du collectionneur Antonio Augusto Carvalho Monteiro (1848-1920), propriétaire de la montre la plus compliquée du monde à l’époque, le Leroy 01. De Carvalho Monteiro, elle passe par plusieurs mains jusqu’à Pedro Felner da Costa qui la vend à Christie’s Londres le 8 novembre 1972, lot 88. Achetée par Frank Partridge, l’horloge passe par la suite à Robert de Balkany.

Literature

Jean François de Bastide, Le Temple des Arts ou le Cabinet de M. Braamcamp, Amsterdam 1766.

William Barclay Squire, ‘Handel’s clock music’, The Musical Quarterly, v 1919, 538-52.

Croft Murray, ‘The Ingenious Mr Clay’, Country Life, décembre 1948, 1378-80.

Clara Bille, De Temple der Kunst of het Kabinet van den Heer Braamkamp, Amsterdam 1961, 81-86.

Jan Jaap Haspels, Automatic Musical Instruments, Utrecht 1987, pp. 182-87.

Pieter Dirksen & Jan Jaap Haspels (eds), George Frideric Handel : Twenty pieces for a musical Clock (ca. 1738), Utrecht 1987.

[Catalogue d’exposition]. Royal Musical Machines, Speelklok Museum, Utrecht, Zutphen 2006, N° 41.

Massimo di Sandro, Macchine Musicali al tempo di Händel, un orologio di Charles Clay nel Palazzo Reale di Napoli, Florence 2012.

Brittany Cox dans The Furniture History Society Newsletter, cxc mai 2013.

Tessa Murdoch, ‘Time’s Melody, Apollo, novembre 2013, 78-85.

Anthony Turner, ‘Charles Clay : fashioning timely music’, Antiquarian Horology, xxxv 2014, 929-48.

Condition

Recent overhauls in 2005 and 2015. The clock and organ were running when the clock was catalogued but we would suggest that the organ requires further fine tuning and work for it to run as intended. Dome: joints open; figure needs cleaning; small chips to circumference; brass hoop to be refixed. Dome interior: 2 modern screws to cross piece fixing at centre; recent regluing. Movement : leather to bellows renewed; some repinning to barrel; several fixings replaced; arbor for weight barrel replaced and probably the anti-friction mount; modifications to inner row of organ pipes at rear. Dial: two holes filled in, most probably an original alteration or made shortly afterwards (winding was finally fitted with extensions to the sides). Cover: an explanation for the half moons on top of the carcass remains to be found; upper bronze heads to be refixed; old repairs and reinforcements inside the carcass; red tissues replaced; some minor cracks to veneer; gilt-bronzes in good overall condition despite expected wear on the more exposed areas and tiny spots of oxidation. Painting on copper in very good condition overall. Pedestal: inevitable scattered marks, dents and scratches all throughout the surface due to age and handling; several chips with loss; the central panel on the front probably reveneered; one filled central crack on each other side; one door lock to be repaired; old repairs and reinforcements inside the carcass; one shelf added inside.
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Catalogue Note

Charles Clay

L’horloger Charles Clay (mort en 1740), est né dans le Yorkshire et monte à Londres vers 1717/18 au moment où il cherche à obtenir un brevet pour une machine à répéter les heures et les quarts applicable à une montre simple. A partir de 1721, Clay travaille pour le compte de l'Office of Works à Londres et semble avoir commencé à construire des pendules à orgue à partir de 1728/29. Des horloges de ce type par Clay connues aujourd’hui, deux (Naples et Beijing) sont datées 1730.

Pour ses horloges à orgue, Clay abandonnait la forme classique d’une grande horloge de parquet utilisée jusque là pour les pendules à musique, préférant un modèle monumental et architectural qui pouvait être placé indépendamment au centre d’une grande pièce. Il visait le marché de luxe de la grande noblesse, utilisant des matériaux nobles comme l’acajou rouge Hondurien, l’argent, et le bronze doré, ciselé à profusion. Ses collaborateurs, Haendel, Rysbrack, Amigoni, et l’orfèvre Edward Amory, figuraient parmi les artistes les plus en vue à l’époque. Le dessin de la caisse était peut-être basé sur l’un des monuments de Roubillac et la musique aurait pu être arrangée pour le cylindre par Geminiani qui a collaboré avec Clay pour d’autres de ses pendules. Pour toutes, mécanisme, gaine et décoration étaient exécutés avec raffinement.

De sa production, huit horloges et un cadran sont connus ; mais de celles-ci, uniquement cinq retiennent leur orgue. Elles sont :

1 Birmingham Museum and Art Gallery, ‘Being the first made in perfection N° 1 Cha: Clay London Fecit’. 

2 Palais Royal, Naples. Signée deux  fois ‘Cha: Clay London’ and Cha: Clay/Fecit 1730’.  

3 Musée du Palais Royal, Beijing, signée et datée 1730.  

4 L’horloge ‘Braamcamp’ ici présentée.  

5 Castleton House, Celbridge, Ireland.

6 Windsor Castle, Berkshire, GB.

7 Board Room, Treasury Buildings, London.  

8 Kensington Palace, Londres, 1740, completée par John Pyke.  

 

 Il existe aussi un cadran seul (Victoria & Albert Museum, Londres). L’orgue est toujours présent dans les horloges 1, 2, 3, 4, et 6.

 

La musique

L’identification de la musique qui suit est tirée des études de di Sandro et de Dirksen & Haspels

 

Titre                clef                  œuvre d’Haendel

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Ariadne                        Do maj                        Menuet de l’ouverture d’Ariane en Crète (1734), HWV 32

Allegro              Sol maj                       

Menuet              Mi min             Menuet de la suite pour clavecin en Ré mineur (1733), HWV 436

Variation          Mi min             Première variation du menuet précédent

1ère air             Do maj                        Sì, tra i ceppi de Bérénice (1737), HWV 38, n° 21b

2ème air            Fa maj

3ème air            Ré min

4ème air            Sol maj             Andante pour clavecin, HWV 487, n° 2 ; andante du concerto                                     grosso op 3, n° 4 (1716), HWV 315, n° 2

5ème air           Do maj

6ème air           Do maj

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[L’horloge] de Braamcamp aide à charmer les heures

Loin de les faire redouter ;

 …  

Chef-d’œuvre qu’a  formé l’accord de dix talens

Puisses-tu ne sonner que les plus doux momens

Au maître heureux qui te possède,

Et qui sentit le prix de tes accords charmants !

Jean François de Bastide, 1766

De cette horloge inimitable,

Ecoutons bien le bruit harmonieux ;

De son travail prodigieux

Goutons le dessein admirable ;

L’un étonne & fixe les yeux ;

L’autre enchante & ravit l’oreille ;

Ces modes différens, cette précision,

Ce majeur, ce mineur, cette transition,

Cette abondance au choix unie ;

 …

On diroit qu’un charmant génie

Enfle lui-même ces tuyaux ;

Examinons le reste avec un esprit sage ;

L’invention partout égale le travail ;

Et l’on ne doit pas moins d’hommage

Aux difficultés du détail,

Qu’au coup d’œil qu’offre tout l’ouvrage.

La forme seulement étonne par son goût,

C’est un dôme quarré s’élevant en voussure.

Sur les quatre côtés on admire partout

Des chefs-d’œuvres de cizelure….

Jean François de Bastide, Le Temple des Arts ou le Cabinet de M. Braamcamp, Amsterdam 1766