Lot 59
  • 59

Bouilhet, Louis

Estimate
1,000 - 2,000 EUR
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Description

  • Bouilhet, Louis
  • 4 lettres autographes signées à son ami Eugène Delattre. Mantes, [12 juin 1857] et [sans dates].
  • ink on paper
14 p. in-8 (205 x 130 mm). Signées de ses initiales ou de son surnom "Polydamas". Enveloppe autographe.

Plaisantes lettres du grand ami de Flaubert, dont  sous forme de poèmes.



Ami et correspondant de Gustave Flaubert, l’avocat Eugène-Paul Delattre (1830-1898) était co-propriétaire de L’Audience, gazette judiciaire où parut notamment Le Cœur à droite de Bouilhet en 1859. Installé à Mantes en 1857, Bouilhet s’adresse à celui qui fut son élève à Rouen avant de devenir avocat.



En 30 vers, Bouilhet reproche de façon drolatique à son ami, traître avocat, de s’être décommandé et de lui avoir préféré une compagnie féminine : "Que l’ange inconnu dont il se toqua / Adèle ou Zoé -- Flore ou Rebecca / Signe, sur son front un certificat ! / Qu’il ait des aigreurs, après son moka / Qu’il rendre, en plaidant, ce qu’il embarqua ! / Qu’il ait la colique, et fasse caca / en pleine audience… à magnificat !"



Toujours en vers, il l’invite à venir dîner en compagnie de Foulongne ; celui-ci achève cette même lettre en donnant à Delattre des instructions pour rapporter à Mantes des carafons à vin, "emplis de quelque chose de chouette". Avant un voyage de Delattre à Rome et apprenant ses projets de mariage, il lui souhaite une union longue et heureuse puisque "la nature t’a fourni des instruments nécessaires à la chose". Illustrée de quelques idéogrammes chinois, la dernière lettre est écrite au nom de son chat, parlant de son maître Bouilhet "qui a bien quelque chose de chinois" et qui continue à salir du papier : "il est à la moitié de son acte -- grand bien lui fasse ! ce que j’en connais ne m’amuse pas du tout". Ce chat, sans doute siamois, s’adresse à celui de Delattre, nommé "Fo Hi" à qui il raconte la chute spectaculaire qu’il vient de faire alors qu’il était en train d’observer la lune, et se réjouit des succès de Foulongne, rebaptisé pour l’occasion Fou-Long et Long-Fou !



[On joint :]
Copies manuscrites de 3 poèmes de jeunesse de Bouilhet.



Provenance : René Descharmes (1881-1925) (voir lot 67).