Lot 276
  • 276

Flambeau en porcelaine de Chine bleu turquoise d'époque Kangxi (1662-1722) et monture de bronze doré d'époque Louis XVI, vers 1785

Estimate
50,000 - 80,000 EUR
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Description

  • porcelain gilt-bronze
  • Haut. 29,5 cm, larg. 13,5 cm, prof. 11 cm
  • Height 11 2/3 in; width 5 1/4 in; depth 4 1/3 in
en forme de chien de Fô avec un bras de lumière finement ciselé et doré à deux tons sortant du dos de l'animal d'un pétale en corolle avec une bobèche en gerbe d'acanthe ; reposant sur un socle supporté par quatre griffons à queue en arabesque et un contre-socle à côtés cintrés et petits pieds toupies

Provenance

- Vendu par le bronzier François Rémond au marchand-mercier Dominique Daguerre en janvier 1786
- Collection privée parisienne

Literature

C. Baulez, Versailles, deux siècles d’histoire de l’art, « Les bronziers Gouthière, Thomire et Rémond », Paris, 2007, p. 403 et suiv.

Condition

Illustration is quite accurate. Very good overall condition. Very nice chasing and beautiful two-tones ormoulu gilding, carefully cleaned up and scarcely rubbed or stained. As expected, a very few and minor scattered craquelures throughout the glaze. Exquisite and attractive candlestick, made by one of the best 18th century bronziers, F. Rémond, and bought by the famous dealer Daguerre.
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Catalogue Note

Ce flambeau, d’une paire à l’origine, est particulièrement représentatif du travail du bronzier François Rémond, ce qui est confirmé par les volumes manuscrits reliés de son livre-journal conservés aux Archives nationales. Il est possible d’établir que l’objet a été mis en œuvre dans le deuxième semestre de l’année 1785 :

D’après les registres des fournisseurs de Rémond, on trouve :

- le 3 octobre 1785, Rémond doit à « Aubray pour 4 rinceaux des lions chinois, 12 livres » [fig. 1]

- le 18 octobre 1785, il doit à Bandelle « pour 4 rinceaux des lions chinois 10 livres » [fig. 2]

- et le 4 novembre 1785, il doit à Croutelle « pour 4 petits griffons des lions chinois 30 livres » [fig. 3].

Rémond assemble les différents éléments qui composent l’objet avant de le dorer au mat.

Dans l’un des volumes des clients du bronzier apparaît la vente de la paire achevée, le 2 janvier 1786, au célèbre marchand-mercier Dominique Daguerre : «  Doit M. Daguerre / Pour monture, ciselure, fonte et dorure mat d’une paire de girandoles à lions de porcelaine, 750 livres » (A.N., 183AQ2, fol. 194.) [fig. 4].

La cohabitation de ces deux éléments - bronze doré et porcelaine importée d’Extrême-Orient - atteste immédiatement de la collaboration de marchands pour la fourniture de la céramique avec celle d’un bronzier talentueux, ici François Rémond, puis de celle d’un marchand-mercier de renom, Dominique Daguerre, pour la commercialisation de ce type de pièce.

Les échanges commerciaux entre Rémond et Daguerre sont largement cités par C. Baulez (op. cit.) qui liste plusieurs modèles de luminaires, « à griffons », « aux enfants chasseurs », « grands faunes » principalement réalisés en bronze. Dans notre cas, le flambeau au chien de Fô, évoque un ensemble raffiné en porcelaine montée bleu céleste. Le musée du Louvre conserve plusieurs objets ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette qui furent confiés après son départ de Versailles le 10 octobre 1789 à Dominique Daguerre, qui avait contribué à la création de cette collection. Il fournissait la reine qui avait un goût prononcé pour ces objets. Après la mort de Marie-Antoinette, le successeur de Daguerre, Martin-Eloi Lignereux, établit la liste de ces biens qui furent en grande partie versés dans les collections du musée du Louvre.