Lot 82
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Coffret en laque du Japon à monture de bronze doré d’époque Louis XV, attribué à Bernard II van Risen Burgh dit BVRB, vers 1750

Estimate
50,000 - 80,000 EUR
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Description

  • Haut. 19 cm, larg. 42 cm, prof. 33 cm
  • Height 7 1/2 in; width 16 1/2 in; depth 13 in
de forme rectangulaire, à décor de paysages or sur fond noir, le couvercle, l'entrée de serrure et les pieds ornés d'agrafes, muni de poignées tombantes latérales, le couvercle garni de soie à l'intérieur, découvrant un fond aventurine ; (clé manquante)

Provenance

Collection de Maurice Coutot et divers amateurs, vente Ader-Picard-Tajan, Paris, le 22 novembre 1987, lot 63

Condition

Illustration is quite accurate.Good condition overall. Surface of the Japanese lacquer is slightly worn and has been gently revarnished to protect the surface. A few minor chips to the lacquer and some exposed areas such as the edges. There is a thin horizontal shrinkage crack on each lateral side of the cover. The reverse of the cover is lined with blue silk. It was originally lined with a similar silk which was replaced by a similar one from the 18th century. the surface is slightly worn, which means some slight decoration has almost disappeared such as the mountains at the background of the cover.There are also some very minor constructional cracks on each edge of the casket which are only visible inside the casket. These small cracks are consistent with the construction and the age of these 17th/18th century Japanese caskets The mounts : very nice chasing, the gilding is slightly tarnished. One hinge of the cover has to be restored. The key is missing. Exceptional piece which is ready to display.
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Catalogue Note

Ce très beau coffret en laque orné de riches ornements de bronze doré et de sa soie d'origine est un précieux témoin du travail des grands marchands-merciers du XVIIIe siècle qui surent associer les laques orientales aux bronzes dorés français.

Des paravents et des cabinets en laque étaient exportés depuis l'Asie pour être ensuite démontés et découpés afin d'être montés de bronzes pour mieux répondre au goût européen. Toutes les étapes de réemploi de ces laques étaient supervisées par un marchand mercier, leur prix particulièrement élevé empêchant les ébénistes de les acquérir eux-mêmes. Ces marchands jouaient aussi le rôle d'intermédiaire dans ce processus entre les ébénistes et les bronziers, créant ainsi des associations pérennes. Ainsi, BVRB ne possédait-il aucun panneau de laque en son nom comme peut l'attester la vente du fond de son atelier à son fils en 1764. Il travaillait principalement, voire exclusivement, pour les plus grands marchands merciers de l'époque comme Hébert, Duvaux, Poirier, Lebrun et Darnaud qui lui fournissaient les précieux panneaux. 

Profitant de l'engouement de la marquise de Pompadour pour ces laques, Lazare Duvaux devint l'un des principaux marchands-merciers de son temps, en travaillant en majorité avec BVRB. Alors que Duvaux ne fut jamais un fournisseur officiel de la Couronne de France, ses comptes parvenus jusqu'à nous nous montrent le prestige de sa clientèle. On y retrouve des membres de la famille royale achetant directement auprès de lui pour leur usage personnel sans l'intermédiaire du Garde-Meuble de la Couronne. Ainsi, Duvaux note-t-il dans son journal à l'entrée 347 datée du 19 novembre 1749 "à S.M. la Reine : 1 boîte de lacq que l'on a faite de deux caisses, doublée de lacq aventurine en dedans, garnie de ferrure de cuivre doré d'or moulu, la clef ciselé, 144  livres". Le prix élevé de cet objet en suggère son importance et sa description correspond à notre coffret. L'épouse de Louis XV aimait particulièrement les objets en laques qui étaient placées dans ses appartements personnels. Le premier meuble orné de panneaux de laques livré à la Couronne de France fut d'ailleurs à l'intention de Marie Leszczynska en 1737. Il s'agissait d'une commode en laque par BVRB pour son cabinet de retraite à Fontainebleau et qui est aujourd'hui conservée au Louvre. 

Le décor des montures de bronze doré de notre coffret sont typiques de la production de BVRB, bien que ces bronzes lui étaient fournis par les marchands-merciers. L'entrée de serrure, les petites fleurs et les branches ornant les poignées latérales sont très proches de montures ornant d'autres meubles de BVRB. Si notre coffret fut destiné à un client d'un tel prestige que la reine France, on peut supposer que ses montures ne furent alors pas réutilisées pour d'autres coffrets, comme ce fut le cas pour la commode citée plus haut. Leur superbe ciselure ainsi que le grand soin porté au montage des panneaux de laque pour y disposer au mieux les scènes représentées témoignent en tout cas sans conteste d'un destinataire prestigieux.