Lot 33
  • 33

Harpe ngombi, Tsogho, Gabon

Estimate
15,000 - 25,000 EUR
bidding is closed

Description

  • wood and goat leather
  • haut. 60,5 cm
  • 23 7/8 in

Provenance

Collection Jacques Viault, Paris, acquis ca. 1982

Literature

Goy, Tsogho. Les icônes du Bwiti, 2016, p. 29, n° 10

Catalogue Note

« La harpe a été sculptée avec la machette, puis façonnée à l’herminette. Elle est arrivée au village pour vivre longtemps et se perpétuer jusqu’au village des étoiles » (Chant lors de l’initiation de deux jeunes hommes à la confrérie initiatique du bwete in Goy, Tsogho. Les icônes du Bwiti, 2016, p. 28)

Les harpes ngombi sont très rares. Instrument principal du rituel et de l’enseignement du Bwiti, elles incarnent une entité féminine dont Disumba lié au premier ancêtre. Lors des cérémonies, « chaque conte est soutenu par un thème instrumental, brève formule mélodico-rythmique qui en constitue à la fois le cadre et la cellule. Ce thème, par le mouvement perpétuel qu’il crée, sert de stimulus à l’inspiration de l’artiste aussi bien sur le plan verbal que sur le plan mélodique […] C’est ainsi qu’une phrase du texte provoque une idée mélodique, qui, à son tour, peut faire éclore une image poétique » (Aron in Bruguière et Speranza, La parole du fleuve. Harpes d’Afrique centrale, 1999, p. 137)

L’ancêtre féminin se distingue par le naturalisme du visage qui exalte, au même titre que la coiffure à quatre tresses, l’idéal de beauté en pays Tsogho. Les yeux aux iris et aux pupilles marqués par des ajouts métalliques confèrent à la figure un regard fixe et une présence saisissante, qu’accentue la bouche entrouverte : "Sa voix est celle du ronflement des chutes où vivent les génies" (Perrois, Sallée et Sillans, Art et artisanat Tsogho, 1975, p. 37). S’ajoutent enfin la délicate patine d’usage et les anciennes réparations qui témoignent de sa participation à de nombreuses cérémonies du Bwiti.