Lot 22
  • 22

Maurice Denis

Estimate
90,000 - 120,000 EUR
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bidding is closed

Description

  • Maurice Denis
  • Descente de croix
  • signé d'un monogramme original et daté 1901 (en bas vers la droite)
  • huile sur toile


  • 114,8 x 131,2 cm ; 45 1/4 x 51 5/8 in.

Provenance

Louis Rouart (acquis auprès de l'artiste en 1901)
Jacques Watelin (vers 1945)
Comte Henry de la Monneraye (1954)
Dr Louis Delavelle (de 1955-60 jusque vers 1990)
Vente : Enghien-les-Bains, vente Gautier-Goxe-Belaïsch, 17 décembre 2006
Collection particulière, France

Exhibited

Paris, Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, 1902, reproduit dans le catalogue p. 22
Paris, Musée des Arts décoratifs, Maurice Denis 1888-1924, 1924, no. 106
Paris, Musée national d’Art moderne, Maurice Denis, ses maîtres, ses amis, ses élèves, 1945-46, no. 83

Literature

Alexandre, 'Les Salons de 1902' in Le Figaro, p. 4
Henry, Gazette des Beaux-Arts, Courrier Européen de l'art et de la curiosité, 1902, mentionné p. 457-58
Roger Marx, 'Les Salons de 1903' in La Revue universelle, mentionné p. 277
Julius Meier Graefe, Entwickelungsgeschichte der modernen Kunst, vergleichende Betrachtung der bildenden Künste, als Beitrag zu einer neuen Aesthetik, Stuttgart, 1904, vol.I, p.362
André Pératé, Maurice Denis, Paris, 1923, p. 71
François Fosca, Maurice Denis et son œuvre, Paris, 1924, p.8
 'Hommage à Maurice Denis' in L’Art Sacré 1937, p.157, reproduit
Suzanne Barazzetti-Demoulin, Maurice Denis, Paris, 1945, p. 282
Paul Jamot, Maurice Denis, Paris, 1945, reproduit p. 19
Jean-Paul Bouillon, Maurice Denis, Genève, 1993, commenté p. 109, une étude pour cette œuvre conservée au musée Maurice Denis à Saint-Germain-en-Laye reproduit p. 109
Catherine Verleysen, Maurice Denis et la Belgique, 1890-1930, Leuven, 2010, p.64

Condition

The canvas is unlined. There are a few artists' pinholes along the extreme edges. Under UV light, there are a few small areas of retouching to the lower right corner, a few small area of retouching to the upper part of the left edge and a small thin line of retouching in the brown pigment to the upper part of the cross. There are a few scattered smaller lines and dots of retouching. Apart from some slight frame rubbing to the extreme edges, this work is in good condition.There are a few paint and moulding losses in places to the frame.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note

signed with the monogram and dated  '1901' (lower right); oil on canvas. Painted in 1901.

Une esquisse pour ce tableau, très aboutie, au fusain et à la détrempe sur papier, marouflé sur toile pour être exposée, environ 130 x 150 cm, est conservée au musée Maurice Denis à Saint-Germain-en-Laye.


The English translation of this note follows the French


Notice de catalogue

En janvier 1898, Maurice Denis se rend à Rome où il rencontre l’écrivain André Gide. Denis et Gide se connaissent  depuis longtemps et ils échangent sur l’art, la part de la volonté et du choix réfléchi dans la constitution d’une œuvre. C’est au cours de ce voyage  que le peintre porte un regard nouveau sur l’art classique de la Renaissance et ses maitres. L’œuvre de Raphaël se révèle être une puissante source d’inspiration pour le peintre. "Maintenant je commence à comprendre Raphaël, et  je crois que c’est une étape notable dans la vie d’un peintre" (Maurice Denis).  

Exécutée en 1901, Descente de Croix  figure avec l’Ensevelissement  comme l’un des tableaux majeurs du début des années 1900.

La présente œuvre s’inspire de la Mise au tombeau de Raphaël conservée à la Galerie Borghèse à Rome et marque ainsi une volonté de "faire de grands tableaux où le Christ serait la figure principale" (Maurice Denis).

Cette évolution stylistique encore très nabi, que l’on peut rattacher à l’expérience romaine et Raphaël, reflète également un épanouissement de ce que Denis fait jusqu’alors, et enrichi par une composition plus complexe et plus volontaire.

C’est à propos de ce tableau et de l’Ensevelissement  de 1903 que Jean-Paul Bouillon écrit :

"La frontalité des œuvres, leur composition en frise, par plans parallèles, la simplicité et l’ampleur du vaste mouvement descendant qui les parcourt et les enchaine l’une à l’autre, comme la gamme restreinte des tonalités sourdes, déjà perceptibles sur les deux  grandes esquisses à la détrempe (Conservées au musée Maurice Denis Saint Germain en Laye), ajoutent la dimension décorative à leur intensité expressive".

Denis traite les sujets religieux dans toute son œuvre depuis ses débuts à la manière symboliste et en inscrivant les récits bibliques dans le monde contemporain.

Dans cette toile, Denis met en scène Marthe, son épouse et sa muse, qui apparait  deux fois, vêtue de blanc, tenant la main du Christ et levant la tête vers lui  tandis que le poète Adrien Mithouard soutient le corps du Christ et sa femme apporte l’offrande d’un bouquet. La scène se situe proche de l’atelier du peintre au 3 rue de Fourqueux Saint-Germain-en-Laye. Le cadre de Descente de Croix fait également partie de l’œuvre, il a été conçu sur mesure et peint par l’artiste et sa femme Marthe.

Catalogue note

In January 1898, Maurice Denis travelled to Rome where he met the writer André Gide. During this trip, the painter began to look at the traditional art of the Renaissance and its masters in a new fashion. Raphael’s paintings became a powerful source of inspiration for the painter. “Now I begin to understand Raphael, and I think this is a significant stage in the life of a painter.” (Maurice Denis).

Painted in 1901, Descente de Croix figures alongside l’Ensevelissement, painted in 1903, as one of the major pieces from the early 1900s, marking a real aesthetic break in the artist’s work.

This stylistic turning point pushed Denis away from the Nabis movement of which he was one of the founding members with Edouard Vuillard, Paul-Elie Ranson and Paul Sérusier. From 1899, the religious dimension, less present in previous compositions, asserted itself in resounding fashion.

The present work is clearly inspired by Raphael’s The Deposition kept at the Borghese gallery in Rome and thus marks the desire to “make great paintings where Christ is the main figure” (Maurice Denis). Jean-Paul Bouillon writes about this painting and l’Ensevelissement:

“The frontal aspect of the works, their frieze-like composition, through parallel planes, the simplicity and amplitude of the vast descending movement which runs through them and links one to the other, like the limited palette of dark colours, already perceptible in the two large watercolour sketches (kept at the Musée Maurice Denis, Saint Germaine en Laye), add a decorative dimension to their expressive intensity.”

In this canvas, Denis depicts Marthe, his wife and muse, who appears in the foreground holding the shroud, whilst the artist takes out the nails, the poet Adrien Mithouard holds the body of Christ and his wife carries an offering of flowers. The scene takes place in front of the priory of Saint-Germain-en-laye. The frame of Descente de Croix is also a part of the work.  It was made to measure and painted by the artist and his wife Marthe.