Lot 19
  • 19

Pierre Soulages

Estimate
600,000 - 900,000 EUR
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Description

  • Pierre Soulages
  • Peinture 146 x 97 cm, 1949
  • signé; signé et inscrit au dos
  • huile sur toile
  • 146 x 97 cm; 57 1/2 x 38 3/16 in.
  • Exécuté en 1949.

Provenance

Collection Guy Marester, Paris (acquis en 1949)
Collection particulière, Asie (acquis circa 1994)

Exhibited

Hanovre, Kestner-Gesellschaft; Essen, Folkwang Museum; La Haye, Gemeente Museum; Zürich, Kunsthaus, Pierre Soulages, 12 décembre 1960 - 31 mai 1961; catalogue, no. 18, illustré
Copenhague, Ny Carlsberg Glypotek, Soulages malerier og raderinger, mai 1963; catalogue, no. 4, illustré

Literature

James Johnson Sweeney, Soulages, London, 1972, no. 11, pp. 46-47, illustré en couleurs
Pierre Encrevé, L'Oeuvre complet, Peintures, Volume I, 1946-1959, Paris, 1994, no. 31, pp. 100-101, illustré en couleurs

Catalogue Note

Pierre Soulages dans l'atelier de la rue Schoelcher en 1949 © Izis

Provenant de la Collection de Guy Marester, poète et critique d’art, Peinture 146 x 97 cm, 1949 est une œuvre exceptionnelle. Acquise directement auprès de l’artiste, elle fut conservée pendant plus de quatre décennies dans cette même collection.

 

1949 marque un tournant dans la carrière de Pierre Soulages. En mai, la galeriste Lydia Conti organise la toute première exposition personnelle de l’artiste à Paris. Dix toiles y sont présentées et la presse ne s’y trompe pas, Soulages s’imposant d’emblée comme un peintre hors norme. L’historien Charles Estienne, prend sa plus belle plume et signe une critique éloquente dans Combat, le fameux quotidien créé par la résistance en 1941 : « un graphisme simple, viril, presque rude, des harmonies sombres et chaudes, un sens naturel de la pâte et des possibilités spécifiques de la peinture à l’huile, et surtout peut-être un son à la fois humain et concret, voilà l’apport de Soulages à la peinture abstraite actuelle. »

 

1949 est aussi l’année de la première présentation du travail de l’artiste à New York, certaines de ses œuvres étant montrées au public américain grâce à Betty Parsons, qui l’inclut dans son exposition Painted in 1949, European and American Painters. Là aussi, son œuvre rencontre un franc succès. « C’est cet art de reconstruction, de force, de calme, de confiance retrouvée en l’art moderne qui permit de distinguer Soulages aux Etats-Unis » souligne Serge Guilbault dans son essai en marge de la rétrospective consacrée à l’artiste par le Musée National d’art Moderne français en 2009.

 

Dans les toiles majestueuses réalisées au début de 1949, immortalisées par les photos de l’atelier de la rue Schoelcher, le spectateur s’investit, à travers l’agencement des formes, dans un dialogue visuel avec l’image. « Ces toiles nous livrent l’insaisissable, sereinement, sérieusement, religieusement » (Louis Carré, 1949).

From the collection of the poet and art critic Guy Marester, Peinture 146 x 97 cm, 1949 is an exceptional work. Purchased directly from the artist, it was kept in the same collection for over four decades.

 

1949 marked a turning point in Pierre Soulages’s career. In May, the gallery owner Lydia Conti organised the artist’s first one-man show in Paris. Ten paintings were shown and the press immediately praised Soulages as an outstanding painter. The historian Charles Estienne wrote an eloquent text in Combat, the famous daily newspaper created by the Resistance movement in 1941: “a simple, virile, almost coarse graphic style, sombre and warm harmonies of tone, a natural sense of paste and the specific possibilities of oil painting, and especially perhaps, a sound that is both human and concrete, this is what Soulages brings to current abstract painting.”

 

1949 was also the year of the first presentation of the artist’s work in New York, some of his works were shown to the American public thanks to Betty Parsons, who included him in her exhibition Painted in 1949, European and American Painters. Here too, his work encountered an evident success. “It is this art of reconstruction, of strength, of calm, of a regained trust in modern art which singles Soulages out in the United States” points out Serge Guilbaut in his essay on the retrospective dedicated to the artist by the French Musée National d’art Moderne in 2009.

 

In the majestic works painted at the beginning of 1949, immortalised by photos of the studio on the rue Schoelcher, the spectator takes part, through the organisation of form, in a visual dialogue with the image. “These canvases reveal to us the imperceptible, serenely, seriously, religiously” (Louis Carré, 1949).