Lot 36
  • 36

Charles Mellin

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Charles Mellin
  • Tête de Sainte
  • Huile sur sa toile d'origine, fragment

Condition

To the naked eye: The painting appears in a very a satisfactory condition despite the fact that the canvas has been downsized. We notice a very beautiful thick and fluid pictorial matter. The canvas has been downsized on the lower side (the hand is slightly cut). The upper corners were formerly oblique and have been modified to squared shape.We think that the painting was octagonal and that has been downsized to a rectangular shape (very likely on the 19th century). Under UV light: The painting appears under a green uniform vanish. We can notice a small restoration all along the right edge on the dark area. In conclusion: The painting is despite its reduction very strong and with a very beautiful and free brushwork.
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Catalogue Note

L’histoire de l’art aimant les figures tutélaires, le nom de Simon Vouet (1590 – 1649) aura éclipsé nombre d’élèves, de collaborateurs, aux manières semblables et à cette sensualité mêlée, tout à fait caractéristique des étrangers œuvrant dans la ville éternelle.
Charles Mellin (1598 – 1649) comptait parmi ces auxiliaires que la postérité négligea. Lorrain d’origine, il avait vingt-cinq ans lorsqu’il entra en 1623 dans l’atelier du maître, à Rome. Intégrant la corporation dans sa vingtaine, il ne se limita certainement pas à l’apprentissage, au broiement des pigments et à la préparation des toiles. L’atelier était alors en pleine effervescence, le Prince de l’Académie Saint-Luc comptait notamment, entre autres prestigieux commanditaires, les cardinaux Barberini. Bien des pinceaux de talents assistaient alors Simon Vouet à la tâche et les noms de Charles Mellin, du cavalier Mutti se détachent lentement du sillage du maître. « Le moment approche où il faudra faire subir à son œuvre la même toilette qu’à celle de Poussin » écrivait Jacques Thuillier en 1996[1] . Le moment est venu.
Parmi les nombreuses toiles que l’on attribuait jadis intégralement au maître[2] et qui sortirent de son atelier dans les années 1625 - 1627, il en est certaines à la touche subtile, à la palette délicate, aux reflets moirés, presque vénitiens, que l’on commence tout juste à rapporter à Charles Mellin.
Notre tableau, sûrement la représentation d’une sainte, est à rapprocher d’une Sainte Marguerite du musée Wadsworth d’Hartford. Cette jeune sainte du musée américain, récemment donnée à Charles Mellin, a été située autour de la commande des Anges portant les instruments de la passion sur laquelle œuvra également Mellin autour de 1625-1627[3]. Le modèle utilisé pour sainte Marguerite ressemble fortement à celui de notre toile, et la jeune femme présente pareillement ce calme, ce recueillement, cette douceur mélancolique soulignée par un gracieux mouvement de main.
Ajoutons que cette oeuvre sera publiée au catalogue du Musée Fabre de Montpellier pour l’exposition Le siècle d’or de la peinture à Naples (qui aura lieu du 20 juin au 11 octobre 2015) comme une œuvre de Charles Mellin.

[1] voir Jacques Thuillier, «A propos de Charles-Alphonse Du Fresnoy : du “Maître de Stockholm“ au “Maître de Cassel“ », Revue de l’art, 111, 1996-1, p. 64

[2] voir Pierre Rosenberg, France in the Golden Age: Seventeenth-century of French Paintings in American Collections, Metropolitan Museum of Art, New York, 1982, p. 335.

[3] voir Philippe Malgouyres, (cat. exp.), Charles Mellin, un Lorrain entre Rome et Naples, Somogy, Paris, 2007, p.41.