Lot 114
  • 114

Bernd & Hilla Becher

Estimate
60,000 - 80,000 EUR
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bidding is closed

Description

  • Bernd & Hilla Becher
  • 'Wassertürme (Trichter)', 1972
  • photographs
9 tirages argentiques. Un tirage signé et avec le schéma d'installation au crayon au verso. Tous les tirages titrés et numérotés de 1 à 9 au crayon au verso. Individuellement montés sous passe-partout.

Provenance

De la Galerie Konrad Fischer, Düsseldorf, 1972
au propriétaire actuel

Literature

Ariane Grogoteit (éd.), Serien: Bernd & Hilla Becher. Aus der Sammlung Deutsche Bank, Mayence, Hermann Schmidt, 1998, p. 123 et ill. p. 50-51 (variante en deux pièces).

Condition

These 9 ferrotyped silver prints are in excellent general condition. 1 - Hagondange F : With very light discoloration at the lower edge near the corners and with a small retouched spot in the lower left quadrant. 3 - Auchel F : With light discoloration at the lower corners and at the right edge in the lower portion. 6 - Metz F : With light discoloration at the lower corners and at the right edge. 7 - Nähe Paris F : With a tiny chip at the right edge near the lower corner.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note

Chaque tirage titré et numéroté au verso:
1 - Hagondange F
2 - Maizieres les Metz F
3 - Auchel F
4 - Hesdigneulle Les Bethune F
5 - Bethune F
6 - Metz F
7 - Nähe Paris F
8 - Maisconcesses F
9 - Homécourt F

Cet ensemble exceptionnel de neuf photographies de châteaux d’eau a été conçu et acquis en 1972 à la galerie Konrad Fischer, premier soutien de Bernd et Hilla Becher. Il s’agit de l’année de leur première participation à la ‘documenta 5’ de Cassel sous la direction de Harald Szeemann.

Vraisemblablement fatidique, 1972 marque non seulement les débuts de leur collaboration avec Illeana Sonnabend mais aussi les prémices de leur reconnaissance internationale. Il faut penser aux retentissements du célèbre article de Carl André sur Artforum paru en décembre de la même année. ‘A note on Bernhard and Hilla Becher’ relie alors pour la première fois le travail des Becher aux questionnements de l’art conceptuel et minimal.

Cette typologie de neuf châteaux d’eau présentée ici est remarquable à plusieurs titres. On retrouve manifestement le style caractéristique des Becher avec l’Entfremdungseffekt ou effet de distanciation créé par la présentation systématique inspirée de la taxinomie ainsi qu’une composition standardisée et identique sur chaque « portrait » insistant sur la frontalité et la monumentalité des constructions industrielles classées par fonctionnalité et forme. Cependant, à l’inverse de leur travail postérieur, ce style éminemment caractéristique n’est pas encore épuré au point d’isoler complètement les sujets photographiés de leur environnement. En examinant de plus près certains clichés, on peut alors observer des hommes, des pylônes ou encore des lignes à haute tension.

Cette série est ainsi essentielle pour permettre d’apprécier l’évolution du style des Becher vers l'épure des années ultérieures. Par ailleurs, elle s’avère être précieuse car aucune autre série d’époque de ces neuf châteaux d’eau en forme d’entonnoir n’est connue. Seule l’existence de cette typologie reprise dans une œuvre unique et en deux parties est attestée dans les collections de la Deutsche Bank.

« Nous ne voulons rien changer aux objets que nous photographions – un principe auquel nous obéissons encore aujourd’hui. La seule chose qui nous était et nous est permise, c’est un artifice permettant de dégager les sujets concernés, de les rapprocher suffisamment pour qu’ils occupent tout le champ de l’image, ce qui ne correspond pas à la réalité, puisque sur place ils se dressent dans un chaos ou une jungle architectonique. Mais cet artifice est nécessaire pour pouvoir les embrasser du regard et en distinguer clairement la forme globale. » (Michael Köhler, ‘Interview mit Bernd und Hilla Becher’ in Künstler: Kritisches Lexikon der Gegenwartskunst, Munich, WB, 1989, p. 14.)