Lot 51
  • 51

Rare pendule aux chinois en bronze laqué d'époque Louis XV, le mouvement signé CDG Mesnil à Paris, ayant vraisemblablement appartenu à la duchesse du Maine

Estimate
50,000 - 80,000 EUR
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Description

  • bronze
  • Haut. 36 cm, larg. 30 cm, prof. 15,5 cm
  • Height 14 1/4 in; width 11 3/4 in; depth 6 1/4 in
le cadran à décor or sur fond noir et vermillon, inscrit dans un tonneau en laque du Japon, surmonté d'un magot et supporté par deux figures de chinois, reposant sur un socle en bois laqué noir et rouge

Provenance

Très vraisemblablement la duchesse du Maine 

Vente Ader, Palais Galliera, le 16 juin 1966, lot 33

Literature

"Le Goût d'un expert", in Connaissance des Arts, mai 1969, n°207

T. Wolvesperges, « A propos d’une pendule aux magots en vernis Martin du Louvre provenant de la collection Grog-Carven », in Revue du Louvre, octobre 2001, p. 66 et suiv.

D. Kisluk-Grosheide, "The reign of magots and pagods", in The Metropolitan Museum Journal, n °37, pp. 177-198

M. Favreau, "L'inventaire après-décès de la duchesse du Maine" in La Duchesse du Maine (1676-1753), une mécène à la croisée des arts et des siècles, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, «Etudes sur le XVIIIe siècle» n°31, 2003, pp. 51-64

A. Forray-Carlier et M. Kopplin, Les secrets de la laque française. Le vernis Martin, cat. expo., Paris, 2014

Condition

Illustration is accurate. Rare clock specially with its decorated dial. Probably commissioned by Hébert from Martin and Mesnil – 1730’s. Prestigious provenance almost certain despite impossible to confirm. Dial has many, old chips and marks, paint loss between VI and VII. Bell striking movement with numbered outside count wheel, later lever platform escapement, complete but not running and needs a clean and service. With a winder. The Chinese figures with minor wear to the patina and decoration. The base and particularly the red part with chips and losses. Very attractive. To recommend
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Catalogue Note

Mesnil, Martin et Hébert

L’inventaire des marchandises de Thomas-Joachim Hébert  (Arch. nat. M. c. CXXII/591), établi en 1730 au moment de son second mariage, indique sa collaboration avec l’horloger « Mény, orlogeur, pour des mouvements de pendule qu’il m’a livrés, 450 livres ». Cette indication permet de conforter l’hypothèse d’une active collaboration entre différentes corporations, sous le contrôle d’un marchand-mercier et de l'étendre ici à notre pendule.

Selon l'inventaire après-décès de la duchesse du Maine, ce fut son hôtel parisien qui abrita le plus grand nombre d'objets en laque ou en vernis européen - 228 sur les 252 que comptait la collection de la duchesse, répartie entre Sceaux, Anet et Paris (M. Favreau, op. cit., p.61). Dans le cabinet de la Chine au rez-de-chaussée de l'hôtel est mentionnée : "n°538, une pendule faitte par Mesnil dans une boëte de lac du Japon soutenue par deux pagodes [magots] de verny de Martin sur un plateau de verny du japon prisée 250 livres » (D. Kisluk-Grosheide, op. cit., p.188).

La base en bois laqué, avec sa palette de couleurs, est à rapprocher des décors en vernis parisien des appareils et instruments scientifiques provenant du cabinet de mécanique et de physique conçu et aménagé par l’abbé Nollet, à la demande de Louis XV, pour l’éducation des Enfants de France (voir cat. expo. Versailles et les sciences et Les secrets de la laque française. Le vernis Martin). Ces objets présentaient  un décor homogène de fleurs sinisantes or en relief sur fond de laque noire ou rouge.

La duchesse du Maine, grande collectionneuse de laques 

Petite-fille du Grand Condé, Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon ne se consola jamais d'avoir dû épouser un batârd du roi, fut-il légitimé. Vive et spirituelle, entourée de beaux esprits tels Malezieu et Fontenelle, elle anima avec passion sa petite cour brillante et futile de Sceaux qui finit par éclipser celle d'un Louis XIV vieillissant.
En 1718, dans une ultime tentative pour ravir la régence au profit de son époux, la duchesse du Maine se fourvoya dans la conspiration de Cellamare, vite déjouée par le duc d'Orléans. Elle en fut quitte pour un an d'exil et dès 1720, les fêtes et divertissements reprirent de plus belle à Sceaux, fréquenté désormais par Voltaire, Madame du Deffand et le président Hénault. 
A partir de 1736, la duchesse partagea son temps entre le château de Sceaux et son hôtel parisien (actuel musée Rodin) qu'elle louait à la veuve du financier Peyrenc de Moras et où elle mourrut en 1753.