Lot 129
  • 129

Importante paire d'appliques au canon et aux armes de France en bronze doré et patiné d'époque Louis XVI

Estimate
200,000 - 400,000 EUR
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Description

  • bronze
  • Haut. 26 cm, larg. 46 cm
  • Height 10 1/4 in; width 18 in
à deux bras de lumière, à décor de branches de chêne avec feuilles et glands, le fût en forme de couleuvrine, l'une nommée LE REVEILE, l'autre LA MUTINE, chacun orné des armes de France, de la devise de Louis XIV NEC PLURIBUS IMPAR et de la devise de l'artillerie royale ULTIMA RATIOREGUM [le dernier argument du roi]

Literature

Le XVIIIe siècle français, Paris, Hachette, 1956, p.128, fig. C
"Le Goût d'un expert", in Connaissance des Arts, mai 1969, n°207

Références bibliographiques :

C. Baulez, Versailles, deux siècles d'histoire de l'art, 2007

Condition

Illustration is accurate. Fantastic and unique model. The patinated bronze has a good colour with a light translucide patina ; very fine chasing on the applied royal coat of arms and on the floral patterns (bottom, middle and top of the stem). These ormanents are not applied and have been gilded directly on the stem. The oak branches with a very good and naturalistic chasing ; attractive composition and perfectly cast. Certainly by one of the best bronzier-doreur of the time such as François Rémond. Gilded branches will benefit a soft cleaning. The 2 with traces of old restoration to the lower part of the 2 branches. On one traces of vert de gris to the back which can be easily cleaned. Overall condition is good with expected minors wear and a very minor dent to the stem, just above the dolpins. To recommend
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Catalogue Note

Cette magnifique paire d'appliques aux armes de France et feuilles de chêne est un exemplaire unique qui se distingue des autres modèles connus (celle de la collection Georges Geoffroy, vente à Paris le 2 décembre 1971, lot 82 puis fondation Bemberg, Toulouse et celle de la collection Lagarfeld vendue chez Christie's à Monaco, le 24 avril 2000, lot 284). Sur ces deux paires, les bras de lumière sont formés de feuilles de laurier grainées, le fût de canon - sans les armes de France - rehaussé de draperies et de boulets d'artillerie soutenus par des chaînettes, ce qui rappelle la composition d'un dessin de Jean-Louis Prieur, des environs de 1770, conservé au musée des Arts décoratifs à Paris.

Mais le rapprochement le plus plausible demeure le comte d'Artois, pour sa folie de Bagatelle ou la bibliothèque de l'Arsenal qu'il acquiert en 1785 avec son contenu.

-Le décor de la chambre à coucher du comte d'Artois à Bagatelle est connu par quatre aquarelles de Belanger, premier architecte du prince. L'inspiration du décor est particulièrement martial avec des chenets aux boulets, une pendule au bouclier et casques ; la cheminée est ornée de deux couleuvrines verticales en marbre bleu turquin, surmontées de faisceaux de lances sur lesquels sont disposés de part et d'autre du miroir une paire d'appliques à branches feuillagées.

-En juin 1785, le comte d'Artois rachète au marquis de Paulmy (1722-1787) sa bibliothèque, installée dans l’ancien Arsenal de Paris, résidence du grand maître de l’artillerie.

La charge du grand maître de l'artillerie avait été instaurée par Henri IV : le bénéficiaire avait juridiction, au début du XVIIe siècle, sur tous les officiers de l'artillerie des armées, ainsi que la charge de conduire les travaux des sièges et des campements, la fabrication de la poudre et des canons et la gestion des arsenaux. La charge de grand maître de l'artillerie, devenue peu à peu symbolique, est supprimée en 1755 par Louis XV. Quelques années plus tard, le comte d'Artois s'est apparement intéressé à cette charge, puisqu'à l'occasion de l'achat de la bibliothèque de l'Arsenal au marquis de Paulmy, Le Journal Politique ou Gazettte des Gazettes de la première quinzaine de juillet 1785 mentionne : " On dit que ce prince (le comte d'Artois) a l'expectative de la place de grand-maître de l'artillerie de France, qui fut supprimée en quelque sorte et, & réunie au ministère de la guerre, sera rétablie en faveur de S.A.R., qui occupera à l'arsenal le logement du célèbre Sully". Le comte d'Artois prévoyait-il de libérer la résidence qu'il occupait au palais du Temple au profit de son fils aîné le duc d'Angoulême qui aurait récupéré à sa majorité la charge de grand prieur du Temple

Les références à l'artillerie sont nombreuses, d'une part le fût est une déclinaison d'un canon classique français du règne de Louis XIV avec des ornements à la gloire du roi Soleil, la devise de l'artillerie, le nom du canon "la Mutine" tel que l'on peut le voir au musée de l'Armée dans la cour d'honneur des Invalides à Paris. Si le modèle du canon est connu, il convient de se demander qui aurait pu le décliner en bras de lumière. En restant dans la mouvance du comte d'Artois, on peut citer le beau frère de l'architecte Belanger, Jean-Démosthène Dugourc qui se définissait selon Davillier, (Le Cabinet du duc d'Aumont, Paris, 1870) comme "architecte, peintre décorateur, dessinateur, graveur et antiquaire" et " architecte et dessinateur du Cabinet de Monsieur frère du Roi"  et qui pourrait très bien pu faire le lien avec un doreur comme François Rémond.