Lot 104
  • 104

Exceptionnelle paire de fauteuils à châssis en bois sculpté et doré "à la grecque" à deux tons d’or d’époque Louis XV, vers 1765-1770

Estimate
120,000 - 180,000 EUR
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Description

  • wood
  • Haut. 98 cm, larg. 65 cm, prof. 60 cm
  • Height 38 1/2 in; width 25 2/3 in; depth 23 1/3 in
le dossier plat légèrement cintré dans le haut, à épaulements ; la ceinture arrondie en façade, reposant sur des pieds cambrés terminés par des enroulements ; richement sculpté d'entrelacs, feuillages, volutes et piastres ; le dossier et l'assise garnis à châssis ; un châssis estampillé I. MERCIER ; recouverts de velours gaufré ocre

Literature

S. Eriksen, Early Neo-Classicism in France, Londres, 1974, ill. n°157

"Le Goût d'un expert", in Connaissance des Arts, mai 1969, n°207

Condition

Fantastic example of the neoclassical revival in the late 1760’s. Condition is absolutely fine. Oil gilding is original and allows an even more detailed and precise carving than the usual gilding. There are some expected wear and chips to the gilding which is quite dirty particularly in the deep carved ornaments. The structure is solid, later blocks have been added to the seat rails but can be removed. Velvet material worn and discoloured. There are also some minor dents and knocks in places but as said overall condition is good. Rare and very attractive model upholstered à châssis, strongly recommended.
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Catalogue Note

Cette superbe paire de sièges appartenait à l’origine à une suite de fauteuils dont l’un fut reproduit  dans l’ouvrage de référence sur le style Transition écrit par Sven Eriksen (voir illustration). La notice dans ce livre mentionne l’estampille de Jacques-Pierre Letelier, menuisier reçu maître en 1747, estampille relevée sur les châssis de certains fauteuils appurtenant à cette suite. La production connue de ce menuisier consiste surtout en des sièges relativement courants avec quelques exceptions pour des fauteuils plus luxueux. Il est plus que probable que Letelier, comme Jean Mercier dont on retrouve l’estampille sur l’un des châssis de notre paire, soient intervenus uniquement dans la confection des châssis, la richesse du dessin et la qualité de la sculpture de ces fauteuils plaidant pour une attribution à l’un des grands maîtres de la menuiserie en sièges de cette époque comme Jean-Baptiste Tilliard ou Nicolas-Quinibert Foliot. On retrouve des ornements typiquement rocailles comme les rinceaux et feuilles d'acanthe traités de manière symétrique dans une composition très originale soulignée par des lignes droites accentuées de légers décrochements permettant d'y placer des motifs "à la grecque". 

 

Six fauteuils sont aujourd’hui connus, tous ont appartenu à la collection Bernard Dillée ; outre la paire que nous présentons, deux autres paires appartiennent à la collection Axa, conservées dans l’hôtel de la Vaupalière et illustrées dans, « L’Hôtel de la Vaupalière », Connaissance des arts, hors-série, Paris, 2008, p. 57. Tous ces fauteuils possèdent une  même dorure à l'huile dont l'emploi est assez inhabituel sur les sièges de cette époque mais qui a la particularité de faire ressortir les contrastes et le relief en raison de la quasi absence d'apprêt et donc de reparure.

La provenance au XVIIIe siècle demeure mystérieuse, une tradition citée dans S. Eriksen évoque le marquis de Marigny pour le château de Ménars et, à défaut d'être vérifié, il est fort probable que c'est dans son entourage et plus largement dans des celui des adeptes du renouveau néoclassique que se trouve la réponse.