Lot 8
  • 8

Louis Carrogis dit Carmontelle

Estimate
30,000 - 40,000 EUR
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Description

  • Louis Carrogis dit Carmontelle
  • Le duc de Chartres en habit de Saint-Cloud
  • Sanguine, pierre noire, aquarelle et gouache 
    Sous le passe-partout actuel, le dessin est présenté dans un passe-partout ancien, réduit. Au dos, porte une inscription à la plume et encre brune : Louis Philippe Joseph / Duc d’Orléans.
    L’ancien montage est partiellement collé sur une page de l’album de la famille Orléans, délié aujourd’hui, et annotée ultérieurement à la plume et encre brune avec le nom du personnage. 

  • 287 x 178 mm

Provenance

Collection de l’artiste avant 1807 ;
Très probablement acquis par Richard de Lédans en marge de la vente après décès de Carmontelle, le 17 avril 1807 au 22 rue Vivienne, car partie du groupe des « 750 portraits en pied … C’est en raison de la place que mérite ce grand Ouvrage, qu’il sera suspendu à la Vente publique, jusqu’à ce que des circonstances favorables se présentent. » ;
Très probablement collection Pierre De la Mésangère après 1816 ;
Probablement obtenu de ce dernier par la famille d’Orléans ;
Dépôt de la famille d’Orléans au Musée du Louvre avant 1847 (voir lettre du directeur Alphonse de Cailloux, dit Cailleux, partie du lot n°155) ;
Restitué à la famille d’Orléans entre 1850 et 1852 (voir Compte de la liquidation de la liste civile et du domaine privé du roi Louis-Philippe, rendu par M. Vavin, liquidateur général, le 30 décembre 1851, Paris, Noblet, 1852).

Exhibited

Louis-Philippe, l’homme et le roi, 1773-1850, Paris, Archives Nationales, Hôtel de Rohan, octobre 1974 - février 1975, p. 27 n°6 repr. (comme Le duc de Chartres vers 1760-62

Literature

G. Lagardère, G. Rousset-Charny, Les quatre saisons de Carmontelle, Musée de l’Île de France, Paris, 2008, p. 186 repr.

Condition

Laid down on an old mount, which has in turn been adhered along its left edge to an album page. The sheet itself is in very fine condition with only a thin band of discolouration, most probably created by the current mount, running along the left and upper edges of the sheet. There is evidence of some light foxing along the left edge of the sheet, however this in no way detracts from the image and the medium itself remains strong and vibrant throughout. Sold in a modern giltwood frame.
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Catalogue Note


Debout devant un rond-point d’allées forestières, Carmontelle plaça ici le duc de Chartres (1747-1793) dans une végétation particulièrement soignée. Rappelons que Carmontelle n’était pas qu’un brillant portraitiste mais comptait également comme un grand topographe et paysagiste, dont malheureusement bien peu de créations nous aurons survécu. Si le parc Monceau reste son unique chef-d’œuvre encore visible, il demeure injustement simplifié par rapport aux gravures contemporaines du lieu qui, elles, rendent justice à l’émerveillement que causa ce parc en son époque. « On se serait plutôt passer de Le Nôtre sous Louis XIV que de Carmontelle en ce temps-là. » rappelait Frénilly, qui avait commandé un parc à Carmontelle pour une de ses folies autour de Paris[1] . Enfin, s’il n’était pas à l’origine de ces allées qui semblent ici, provenir du parc de Saint-Cloud, Carmontelle n’en révéla pas moins les subtils détails de ces décors dont il se servit dans d’autres portraits, comme dans son portrait de Perceval, le messager de Saint-Cloud (Musée Condé, Chantilly, Inv. Car 89).
Quant au fin jeune homme de notre aquarelle, il n’est autre que Louis-Philippe d’Orléans, représenté dans l’habit de Saint-Cloud et ordinairement situé autour des années 1770. Il était alors âgé d’une vingtaine d’années. Il porte dignement les ordres qu’il reçut en 1762 à savoir le ruban bleu et la médaille du Saint-Esprit, ici esquissée avec justesse par Carmontelle qui dessina la colombe emblématique dans un joli trait de crayon. Le duc paraît en effet plus assuré et volontaire que sur le portrait en habit de Villers-Cotterêts (voir lot n°9) et arbore fièrement son épée, ce symbole des origines militaires de l’aristocratie, qui avait pourtant bien surpris Léopold Mozart, le père du jeune Amadeus, en visite à la famille à cette époque. « La chose la plus ridicule est le fourreau d’épée actuellement à la mode, entièrement revêtu de fine fourrure. Cela sert sans doute à empêcher que la lame ne gèle ! »[2] se moquait cet Autrichien des usages en vogue à la cour.

[1] Frénilly cité par L. Chatel de Brancion, Carmontelle au jardin des illusions, Saint-Rémy-en-l’Eau, 2003, p. 120
[2] Léopold Mozart cité par L. Chatel de Brancion, Carmontelle au jardin des illusions, Saint-Rémy-en-l’Eau, 2003, p. 76

Carmontelle ; The Duke de Chartres wearing the Saint-Cloud uniform ; Red and black chalk, watercolour and gouache ; Under the current mount, the drawing is laid down on an old mount, partly cut. Bears inscription in pen and brown ink, on the backing: Louis Philippe Joseph / Duc d’Orléans ; Partly attached to a page from the Orléans album, now dismantled, which bears a pen and brown ink inscription with the name of the sitter

The young duc de Chartres (1747-1793) is drawn by Carmontelle in front of verdant foliage, in a lush park. In his lifetime, Carmontelle was a hugely successful landscape architect, although only his gardens at Parc Monceau are still visible, and even they have been greatly transformed from his original designs. Contemporaries acknowledged his ability at the time, and Frénilly stated that "we would rather be deprived of Le Notre’s creations in the time of Louis XIV, than Carmontelle’s today".
The footpaths here seem to be those of the parc de Saint Cloud and are also seen in a drawing depicting Perceval, the messenger of Saint Cloud (Musée Condé, Inv. car 89).
The young man portrayed here is the duc de Chartres, wearing the uniform of Saint Cloud. The work is dated to around 1770 when the Duke was twenty years old. The Duke has a prouder countenance here than in the portrait showing him in the garments of the Villers Cotterêts, when he was just fifteen years old (lot n°9). He wears his sword, something that greatly amused Leopold Mozart, father of Amadeus, who ridiculed this fashion when he visited the family.