Lot 154
  • 154

[Mallarmé] -- [Julie Manet ?]

Estimate
1,000 - 1,500 EUR
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Description

  • [Mallarmé] -- [Julie Manet ?]
  • Stéphane Mallarmé et sa yole, le S.M., sur les bords de Seine. [Valvins, 1896 ou 1897].6 photographies d’amateur, attribuées à Julie Manet.
  • Paper

Condition

Tirages très passés ; certains avec petites taches.
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Catalogue Note

Tirages albuminés ou argentiques d’époque, chacun contrecollé sur carton d'époque, dont 4 avec la mention "Epreuve obtenue avec l'Express Détective Nadar" au verso, encadrés 3 par 3, sous cadre d'origine (environ 85 x 98 mm) : 3 prises de loin où on voit Mallarmé naviguant seul sur la Seine coiffé d'une casquette de capitaine et 3 de plus près dont deux portraits. 
Tirages très passés ; certains avec petites taches.

En 1876, avec une partie des fonds gagnés grâce à L’Après-Midi d’un Faune, Mallarmé fait construire à Honfleur une barque en bois dotée d’un mât qu’il appelle le "canot" et qu'il nomme le S.M. "J’oubliais mes fugues, aussitôt que pris de trop de fatigue d’esprit, sur le bord de la Seine et de la forêt de Fontainebleau, en un lieu le même depuis des années : là je m’apparais tout différent, épris de la seule navigation fluviale. J’honore la rivière qui laisse s’engouffrer dans son eau des journées entières sans qu’on ait l’impression de les avoir perdues, ni une ombre de remords. Simple promeneur en yoles d’acajou, mais voilier avec furie, très fier de sa flottille" (lettre de Stéphane Mallarmé à Paul Verlaine, 16 novembre 1885). Thadée Natanson, qui participa à certaines de ces escapades sur la Seine, écrit : "Une bonne part des joies qui ravivaient, à Valvins, Mallarmé les tirait de son bateau le S.M. En arrivant, il le vernissait de la quille au fond de la coque, seul le gréait. Il ne laissait non plus à personne le soin de faire étinceler jusqu’au dernier crochet de métal. Ce n’est que lorsque le S.M. lui paraissait irréprochable, que, la barre en main, il se livrait à la voile, et, par elle, prenait possession de la Seine" (cf. Stéphane Mallarmé à Valvins, p. 21).

Julie Manet, dite Bibi, fille de Berthe Morisot et d’Eugène Manet, frère d’Edouard, est née en 1878. En août 1893, Berthe et Julie viennent faire un séjour à Valvins, Mallarmé leur a trouvé une chambre d’hôtel de l’autre côté de la Seine, juste en face de chez lui. À la mort de Berthe Morisot en 1895, Stéphane Mallarmé devient le tuteur de Julie, ainsi qu’il l’avait promis à son amie. En août 1896, initiée à la photographie par Degas, elle prend des clichés de Mallarmé, du canot et de son équipage.

Références : Mallarmé, Musée d’Orsay 1998, cat. 301 et 302 pour d’autres photographies probablement de la même série qui ont été hypothétiquement attribuées à Julie Manet. -- Stéphane Mallarmé à Valvins, Musée départemental Stéphane Mallarmé, 1995, p. 21 et p. 17 pour la reproduction de 2 de ces photographies. -- Steinmetz. p. 432 et cahier iconographique.