Lot 25
  • 25

Coupe anthropomorphe, Kuba, République Démocratique du Congo

Estimate
60,000 - 90,000 EUR
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bidding is closed

Description

  • Kuba
  • Coupe anthropomorphe
  • Wood
  • haut. 27 cm
  • 11 in

Literature

Collection George Lebert, Bruxelles, avant 1935
Sotheby’s, New York, 20 novembre 1990, n° 158
Collection Frum, acquis lors de cette vente

Condition

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Catalogue Note

Joyau de l'art Kuba, cette coupe anthropomorphe s'impose également comme la quintessence d'une haute tradition sculpturale puisant en Afrique dans l'univers formel et symbolique des réceptacles.

Réservées à l'usage des membres de la famille royale et des notables, les coupes à vin de palme céphalomorphes et parfois anthropomorphes (au corps généralement résumé à la seule représentation des membres inférieurs), constituaient pour les artistes royaux Kuba et ceux des peuples apparentés, de véritables exercices de virtuosité. A travers elles s'évaluait le prestige des artistes et de leurs commanditaires. L'ethnologue hongrois Emil Torday, qui, en 1909, fut le premier à conduire des recherches autour du pays Kuba, avait attribué les très rares coupes représentant un personnage entier aux seuls royaumes voisins Wongo et Lele (cf. Basler, L'art chez les peuples primitifs, 1929, pl. 46a et Sotheby's, Paris, 12 juin 2012, n° 17). Celles exécutées par des artistes Kuba sont extrêmement rares. A celle de la collection Frum s'ajoutent une coupe conservée à l'Etnografiska Museet de Stockholm (acquise en 1891; inv. n° 1891.2.70), et une autre, au Rietberg Museum (anciennes collections Coray et von der Heyd, inv. n° RAC 421). 

Ces trois coupes représentent un personnage (aux attributs sexuels marqués, deux masculins, un féminin) adoptant la même pose : accroupie, les bras pliés dans l'axe des tibias, les mains posées de part et d'autre de la coiffe, à hauteur des oreilles. Binkley et Darish (Kuba, 2009, p. 126) à propos de la coupe du Rietberg Museum, associent cette pose à celle adoptée par de nombreuses statuettes des Lulua voisins, "représentant un chasseur exhalant la fumée du cannabis sur la statue pour favoriser le succès de la chasse". Il est dès lors possible de le lier, dans le contexte Kuba, au secret entourant la consommation royale du vin de palme, le roi n'étant réputé ni boire ni manger. 

La rareté du corpus - dont la coupe Frum constitue l'apothéose -, l'admirable interprétation sculpturale des canons de beauté Kuba et la présence d'ornements métalliques concluent sans aucun doute à son appartenance royale.