Lot 54
  • 54

Statue, moai tangata, Île de Pâques

Estimate
50,000 - 70,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Île de Pâques
  • Statue, moai tangata
  • wood, obsidian, bone
  • haut. 27 cm
  • 10 2/3 in

Provenance

Laurin, Guilloux, Buffetaud & Tailleur, Drouot, Paris, 10 décembre 1984, n° 11 (dont la description indique qu'elle fut collectée en 1850)
Collection privée

Catalogue Note

C’est lors du second voyage de James Cook que fut révélée l’existence, sur l’île de Pâques, « de petites figures humaines de bois de dix-huit pouces ou deux pieds de long, étroites et d’un travail beaucoup plus net et beaucoup plus propre que celui des statues (de pierre). Les unes représentaient des hommes, et les autres des femmes. Les traits n’avaient rien d’agréable, et l’ensemble de la figure était trop large ; cependant on y devinait quelque goût pour la sculpture et même une certaine adresse » (in Orliac, Trésors de l’Ile de Pâques. Collection de la congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie SS.CC », 2008, p. 97).

La statuaire rapanui, qui accéda rapidement au rang d’icône des arts du Pacifique, est avant tout connue par ses stéréotypes : moai tangata (éphèbe), moai papa (grande femme très plate), moai kavakava (vieillard à côtes), moko (lézard-homme). Ces corpus distincts, comportant chacun une dizaine ou plusieurs dizaines d’œuvres, figurent des personnages mythologiques majeurs, hôtes de la plupart des maisonnées pascuanes où ils faisaient l’objet de cultes domestiques et de pratiques magiques. Mais il existe aussi d’autres représentations d’entités sans doute moins sollicitées, comme ici, qui ne subsistent que par un ou deux exemplaires. Il en est ainsi de représentations humaines naturalistes (sourcils épais, ventre et fesses rebondies) de petites dimensions qui diffèrent de l’idéalisation des moai tangata les plus classiques (cf. idem, p. 102-133).

Selon Michel et Catherine Orliac (Communication personnelle, mars 2015) : « Cette statue rapanui relève de la même thématique que le tangata offert au musée Calvet d’Avignon (inv. n° 16 746) par  E. Raynolt en 1922 en même temps que six autres objets de l’île de Pâques acquis par Joseph Méry au cours d’une de ses escales dans le Pacifique sud. Elle a été sculptée dans la fourche d’une branche d’arbuste appartenant au genre botanique Sophora (détermination du bois Catherine Orliac), s'accordant ainsi avec le concept pascuan de choix de pièces de bois préfigurant, dans leur état brut, les œuvres définitives. »

Elle se distingue par la sophistication du dispositif d’inclusion des yeux, révélée au scanner, montrant l'éclat d'obsidienne encerclé par un double anneau.