Lot 42
  • 42

Jean Barbault

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
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Description

  • Jean Barbault
  • La frascatane
  • Signé en bas à gauche Barbault
  • Huile sur toile

Provenance

Acquis par le père de l'actuel propriétaire il y a une soixantaine d'années dans la région de Dijon.

Condition

The painting is in overall very satisfactory state of conservation. It has been relined about fifty years ago, in a proper manner and the painted surface has not been flattened by this process. It is under an old yellow varnish. Under UV light, there are, under a green uniform varnish, a few very little dots of retouching near the chin. Very good condition.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note

Comme il est de coutume pour les artistes européens au XVIIIe en quête d’acculturation antique et rivés à l’étude des grands maîtres italiens, Jean Barbault, élève du peintre d’Histoire Jean Restout (1692-1768), fit un voyage à Rome en 1747. Cependant, à la différence des autres peintres qui se trouvaient sur place avec lui, Barbault, qui n’a pas été reçu à l’Académie, finança lui-même son voyage et intégra l’Académie à Rome grâce au soutien du directeur Jean-François de Troy qui lui commanda une copie du Baptême de Constantin par Raphaël. Marié à une italienne, il resta dans la cité papale jusqu’à la fin de sa vie.

A la mort de l’artiste, son souvenir ne fut pas relayé dans les mémoires. Pourtant sa singularité mérite l’attention. Les deux œuvres que nous présentons reflètent la production personnelle et la sensibilité fantaisiste de l’artiste, en marge des exercices académiques obligatoires traditionnels. Il développa un goût accru pour le pittoresque, l’observation attentive des mœurs italiennes et s’intéressa notamment au carnaval romain, conférant à son œuvre une qualité ethnographique. Il a peint deux célèbres séries de costumes : les orientaux et les italiens. Nos deux tableaux résultent de la seconde série. Rome drainait l’intérêt des peintres européens pour ses ruines antiques synonyme de gloire, mais ici c’est la modernité de la ville qui a capté l’œil de Barbault. D'après Paul Mantz [1], sa série des portraits italiens lui aurait été commandée par Abel-François Poisson, marquis de Vandières (1727 - 1781), futur directeur des bâtiments du roi et frère de la marquise de Pompadour. Une lettre de Jean-François de Troy adressée à ce dernier mentionne une série de six tableaux, faisant parti de la commande du marquis comportant douze toiles, réalisées à partir de 1750. Barbault fit de nombreuses répliques avec variantes de ses séries de costumes qui devaient rencontrer un vif succès.
Encouragé par l’émulation autour des arts théâtraux vivifiés par la dynastie Bibiena en Italie, l’artiste a également été influencé par l’ambition érudite des Lumières qui cherchaient à définir les sociétés contemporaines dans une quête du progrès et de la vérité.

En 2010, Dominique Jacquot répertorie six versions de la vénitienne [2]. L’une d’elles présente exactement la même composition que notre tableau inédit. Les autres illustrent une femme en costume vénitien se tenant tournée vers la droite ou vers la gauche, sur des fonds qui ne sont plus des monochromes gris mais des paysages côtiers à la lumière chaude. Barbault réalisait beaucoup de variantes pour chaque réplique, notamment concernant les fonds et la pose des sujets, avec une recherche des effets des étoffes.

Notre second tableau de Barbault présente La Frascatane, jeune fille issue de la ville de Frascati, aux environs de Rome, cité renommée pour son vin blanc et ses villas patriciennes. On répertoriait en 2010 seulement trois autres versions de cette composition. L’une d’elle (collection particulière) semble être une autre version de notre tableau, on ne note pas de grandes variantes dans le paysage. Les deux autres présentent de légères variations dans la position du personnage, ainsi qu’un fond brun d’un intérieur domestique pour l’un et un décor rocheux en extérieur pour l’autre. On y retrouve une certaine chaleur dans la gamme chromatique. Notre œuvre présente la particularité d’être la seule version connue de ce sujet signée.

[1] P. Mantz, Jean Barbault, La Chronique des arts et de la curiosité, mars 1863
[2] voir catalogue d’exposition Jean Barbault, théâtre de la vie italienne, musée de la ville de Strasbourg, 22 mai – 22 août 2010