Jean-Baptiste Oudry

Documenté dans la famille des actuels propriétaires depuis 1894.

The painting is in overall good condition. It needs a restoration but it is very well preserved. The painting has been relined during the first half of the 20th century and it is under a very dirty varnish. We can see several accident which has been restored, they all correspond to patches on the reverse, one in the lower centre part of the house, one in the sky above the tower, one in the rock near the men in red. They are some stable cracks specifically in the tree. There are small lacks, one in the sky on the left, three smaller between the house and the character, a last one in the tree on the right along the edge. Under UV lamp: Under a green uniform varnish. We can see restoration on the accident previously mentioned. Some retouching in the foliage in the centre, some small dots of restoration in the lower right corner below the cow, a little restoration of 3 centimetres at the right of the shepherd.
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Le tableau que nous présentons est l'un des paysages peint par Jean-Baptiste Oudry. Nous savons par les écrits qu'il en a peint plusieurs, cependant très peu sont parvenus jusqu'à nous et une grande partie de cette production reste encore mal connue. Le peintre est en effet devenu célèbre pour ses "portraits d'animaux". Pourtant, l'artiste a toujours vécu entouré de paysages. En effet, il a été élevé avec l'idée du paysage commercial, son père peignait des vues de Paris qu'il vendait dans sa boutique du Pont Notre Dame.
Au XVIIeme siècle, le genre du paysage était peu considéré en France, seule comptait la peinture d'histoire. Cette perception va évoluer avec le règne de Louis XIV qui commande des paysages pour illustrer ses actions politiques et son image. Certaines de ces oeuvres représentent des campagnes militaires ou de nouveaux pays conquis, d'autres sont des vues des bâtiments qu'il fait édifier. Le roi est toujours présent en personne ou implicitement dans ces paysages mais ces commandes annoncent le début des représentations naturelles qui vont petit à petit prendre le pas sur les représentations mythologiques ou de fiction. 
Jean-Baptiste Oudry peint notre tableau après la mort du roi Soleil, alors que le public français commence à s'intéresser au genre du paysage.

Bien qu'aujourd'hui Oudry soit resté dans les mémoires comme le grand peintre des animaux, il s'essaya à tous les genres. Le paysage est probablement l'un de ceux où il apporta le plus de nouveauté et où il se démarqua très tôt car peu de ses concurrents se risquèrent à ce genre de représentations. Aussi les grands paysages d'Oudry étaient très appréciés; ses oeuvres, influencées par Monnoyer ou encore Desportes, s'apparentaient au genre pittoresque car il y ajoutait les nouveaux codes du paysage développés sous le règne de Louis XIV. Oudry exposa plusieurs paysages lors des Salons et les critiques de l'époque observèrent que jusqu'en 1750, il était le seul à s'illustrer dans ce genre.
Notre tableau daté de 1728 est l'une des rares oeuvres de ces années 1728-1730. En effet en 1728, le peintre, qui travaillait depuis 1726 en tant que peintre de la Manufacture Royale de Tapisserie de Beauvais, est ordonné par le roi pour suivre les chasses à courre de ce dernier afin de préparer des esquisses dont l'une sera retenue pour un grand tableau. Ce grand tableau qui fut installé à Marly et pour lequel il travailla deux ans, est capital dans l'oeuvre de l'artiste. Cette toile représentant une scène de chasse à courre, comprend treize portraits dont celui de Louis XV, huit portraits de chevaux ainsi que ceux des chiens.
L'oeuvre que nous présentons, peinte lors d'un tournant dans la carrière de l'artiste illustre parfaitement ces paysages nouveaux que l'on apprécie vers le milieu du XVIIIe siècle. L'évolution de ce genre nouveau en France prendra une toute autre direction avec l'arrivée de peintres comme Joseph Vernet.