Lot 62
  • 62

François Hubert Drouais

Estimate
70,000 - 100,000 EUR
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Description

  • François Hubert Drouais
  • Portrait de madame de Pompadour
  • Huile sur toile

Provenance

Selon la tradition familiale:
Provenant des appartements de Louis XVI;
Collection de Mr Bertin, ministre des menus plaisirs de Louis XVI (voir opus cité infra);
Offert par ce dernier à Mr Desvoyes, son chef de cabinet après 1793;
Legué par ce dernier à son fils adoptif Mr Droz Desvoyes;
Acquit auprès de ce dernier par Stéphane Larsonnier avant 1876;
Par descendance dans la famille des actuels propriétaires

Condition

The painting is in overall very good condition. Under a very dirty varnish. It has been properly relined, more than fifty years ago. The paint surface is in very good condition and absolutely not flatten. There are beautiful effect of texture, especially in the lace. There are some small restoration in the upper center part and in the upper right corner (visible on the illustration). There are four little brown spots on the forehead. Under UV light: Under a green uniform varnish. We can notice the restoration previously mentionned.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note

La provenance de ce merveilleux portrait de la Marquise de Pompadour nous est connue par une lettre écrite par monsieur Droz Desvoyes au gendre de Stéphane Larsonnier (à qui il avait vendu le tableau) en 1876. Dans ce courrier l'auteur explique toute la provenance du tableau et son lien avec le cabinet du roi:
«  Dans ma famille depuis près de 100 ans, quand je le vendis à Stéphane Larsonnier. Je lui ai proposé un prix, il l’a accepté.  La Pompadour était dans les appartements de Louis XVI. Pour un motif ou un autre, probablement par austérité de mœurs, il pria un jour M. Bertin, son ministre des menus plaisirs de la faire enlever.  M. Bertin était d’une grande noblesse du Périgord, appartenant aux Jumilhac et aux Monferrand. J’ai même vu et connu des membres de cette famille, quand j’ai administré un des arrondissements de ce département (celui de Ribérac à la fin des années 1850).
L
orsque 1793 arriva, M. Bertin émigra au plus vite, chargeant de toutes ses affaires M. Desvoyes, mon père adoptif. Les affaires terminées, M. Bertin, très reconnaissant envers M. Desvoyes qui était chef de son cabinet et son ami, pour toutes ses peines et les dangers qu’il avait courus, lui donna de grandes marques d’affection et lui laissa beaucoup d’objets précieux qui se trouvaient dans son cabinet de travail. Parmi ces objets d’art, se trouvait entre autres, le portrait de la Pompadour. Seul héritier de M. Desvoyes, tout me revint. ».
Le portrait, dont il est question ici, est l'un des portraits les plus célèbres de François-Hubert Drouais dont nous connaissons plusieurs versions. En effet, il existe un très grand portrait en pied de Madame de Pompadour à son métier à broder (aujourd'hui conservé à la National Gallery de Londres, numéro d'inventaire NG 6440). Notre tableau est probablement une seconde version autographe, de plus petit format et ne reprenant que le portrait en buste, du grand modèle ayant appartenu au Marquis de Marigny, frère de la Marquise. Les carnations et les détails des dentelles et du tissu de la robe sont typiques de la matière légère et mousseuse du grand portraitiste de la seconde moitiée du XVIIIe siècle, une légère intervention de l'atelier du Maître dans l'extrême partie basse de l'oeuvre peut être envisagée.
Il existe un autre portrait de madame de Pompadour portant la même tenue au dos duquel il y a une inscription du peintre: Peint par Drouais le fils / la tête retouchée d'après / nature en juin 1763. Ce merveilleux portrait, sur lequel on retrouve la belle matière du nôtre est aujourd'hui conservé au musée des Beaux Arts d'Orléans (inv. 385).
L'oeuvre d'Orléans, que l'on croyait être une étude pour le visage du grand portrait a été réalisé le mois suivant le visage de la Marquise sur le tableau de Londres qui est lui daté d'avril 1763. Aussi le tableau que nous présentons s'incrit dans la même lignée que ce portrait. Il s'agit d'une oeuvre plus modeste, postérieure au grand portrait mais autographe de Drouais fils.
Il est d'ailleurs très intéressant de voir que pour représenter Madame de Pompadour, personnage très important de son temps, le peintre s'est appliqué sur le visage. Le grand tableau de Londres a d'ailleurs été peint en deux temps et le visage est peint sur une toile qui a été insérée par des coutures dans un tableau de plus grandes dimensions. Cela s'explique car le portrait à été peint avec un grand soucis de réalisme, d'après nature. La marquise de Pompadour porte ici une merveilleuse "robe à la française" aux motifs dit perses. Elle a les cheveux coiffés sous un petit bonnet fermé par un ruban, c'etait une coiffure typique pour les femmes d'un certain âge, à l'époque la Marquise est âgée de 41 ans.
Après le merveilleux Portrait de madame de Pompadour peint par François Boucher en 1756 (Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Munich, inv. H.u.W.18) qui est l'image même de la Marquise à l'apogée de sa carrière puisqu'elle venait d'être nommée dame surnuméraire du palais de la Reine, notre tableau est la dernière image laissée de la Marquise, peinte un peu avant son décès survenu en 1764, date à laquelle Drouais acheva le grand tableau de Londres qui appartint à son frère, le Marquis de Marigny.