PF1301

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Lot 262
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Pierre-Jean David d'Angers, 1788 - 1856 Buste en bronze représentant Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert de Motier, marquis de La Fayette (1757–1834), la fonte probablement par Charles Crozatier (1795-1855),, vers 1829-30

Estimate
80,000 - 120,000 EUR
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Description

  • Pierre-Jean David D'Angers
  • Buste en bronze représentant Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert de Motier, marquis de La Fayette (1757–1834), la fonte probablement par Charles Crozatier (1795-1855),
  • signé et daté AU GENERAL LAFAYETTE / P.J. DAVID D’ANGERS 1829
  • buste en Hermès en bronze à belle patine brune, la surface finement ciselée
  • Haut. 57 cm, larg. 32,5 cm, prof. 29,5 cm
  • 22 1/2 in by 12 3/4 in by 11 1/2 in

Provenance

Acheté vers 1980 chez l'antiquaire Didier Chereau, à Paris

Literature

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
P. Le Nouëne, David d’Angers Portraitiste. Catalogue sommaire des bustes de Pierre Jean David d’Angers, Angers, 2010, p. 121, fig. 80.
P. Le Nouëne, Autour de David d’Angers, ex. cat. Angers, musée des Beaux-Arts, 1994-1995, p. 86, n° 23 and p. 90, n° 25S.
J. de Caso, David d’Angers : L’Avenir de la mémoire, Paris, 1988.
A. Bruel, Les Carnets de David d’Angers, Paris, 1958.
Lami, Dictionnaire des Sculpteurs de l’Ecole Française au dix-neuvième siècle, Paris, 1916, p. 71.

Condition

Very good condition overall with some minor wear and a few scratches to the surface at several places consistent with age and handling. Very fine ans crisp cast with fine chiselling of the details and warm brown patina. Great cast which can be recommended.
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Catalogue Note

Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier, Marquis de La Fayette (1757– 1834), aristocrate et officier français d’origine auvergnate, s’illustra notamment par son rôle décisif outre-Atlantique durant la Guerre d’Indépendance puis, lors de la Révolution française, en tant que commandant de la Garde nationale.
En 1829, David d’Angers réalisa deux bustes en marbre de Lafayette : une version fut offerte au Président des Etats Unis pour être présentée au Congrès (cf. Henry Jouin, David d’Angers, t. II, 1872, p. 369), la seconde fut donnée par l’artiste à Lafayette et demeura au Château familial de la Grange Bléneau. La petite-fille du modèle, Clémentine de La Tour Maubourg, baronne de Brigode, en hérita et elle fut récemment acquise par la Fondation Lafayette, en Louisiane (Vente à Paris, 23 juin 2010). En 1830, David d’Angers réalisa un troisième portrait de Lafayette où il apparait vêtu en empereur romain, les épaules recouvertes d’un drapé à l’antique. Ce buste se trouve probablement toujours placé sous le dôme de la Maison Blanche, à Washington. Une version en plâtre, aux coutures apparentes, du portrait de Lafayette, signée et datée 1829, est toujours exposée à Angers au musée consacré à l’artiste (cf. P. Le Nouëne, cat. n° 80). Le plâtre original, datant de 1828 et donné par l’artiste au musée de Saumur (Legs David 1857, cat. 1906, n° 156) a disparu. L’Album Maciet, un recueil de gravures du XIXe siècle, contient une image de ce buste de Lafayette. A partir de 1845, Barbedienne produisit des fontes en réduction de ce modèle (haut. 19 cm).
Originaire d’Angers, Pierre-Jean David d’Angers (Angers 1788-Paris 1856) arriva à Paris en 1808 pour rentrer dans l’atelier de  Philippe-Laurent Roland. En 1811, il remporta le premier prix de sculpture et passa quatre années à Rome où il fit la connaissance de Canova et Thorvaldsen. En 1816 il obtint sa première commande publique, une statue monumentale à l’effigie du Grand Condé, destinée au pont de la Concorde. C’est à cette époque que David d’Angers se spécialisa dans les portraits ou les médaillons en bronze représentant des célébrités. Victor Hugo évoqua les œuvres du sculpteur dans ses poèmes et son Carnet de notes fait état de l’amitié qui unissait David d’Angers à certains de ses modèles, dont Lafayette.
En 1827, David d’Angers devint professeur à l’Ecole des Beaux-Arts et compta parmi ses élèves des sculpteurs tels que Préault, Maindron, Clésinger et Carrier-Belleuse. En 1830, il est chargé de réaliser le tympan du Panthéon à Paris, l’une de ses plus importantes commandes. David d’Angers exécuta le portrait en bronze de Lafayette d’après le plâtre de 1829. Ce bronze pourrait représenter une étape intermédiaire du processus de création, entre le plâtre original et la version en marbre de ce sujet.  Il fut probablement commandé pour une personnalité politique dans l’entourage de Lafayette. Pour la fonte des bustes et médailles en bronze, David d’Angers travaillait le plus souvent avec les fondeurs Eck & Durand, Richard Quesnel et Honoré Gonon (1804-1829). Ainsi, le buste en bronze du musicien Paganini fut réalisé en 1833 par les fondeurs Parisiens Honoré Gonon & Fils (1829-1840)(cf. P. Le Nouëne, 1994, p. 91).
La fine ciselure de la chevelure et du visage de Lafayette, le délicat traitement de la surface et la précision des détails confèrent à cette fonte un caractère exceptionnel. La qualité de ce bronze n’est pas sans rappeler le travail du très réputé fondeur Charles Crozatier (1795-1855) qui a travaillé avec David d’Angers à plusieurs reprises notamment pour un buste de qualité tout à fait comparable, représentant Fénelon signé et daté C. Crozatier 1828 (Musée des Beaux-Arts, Angers, inv. 828.1). Il peut également être comparé à celui de Louis-Marie de la Révellière-Lepaux, datant de 1824, qui présente le modèle dans le même esprit antique, dit « en Hermès » (Musée des Beaux-Arts, Angers) (cf. op. cit. cat. N° 23, p. 90).