PF1301

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Lot 252
  • 252

Console en acier poli et bronze doré de la fin du XVIIIe, début XIXe siècle, provenant probablement de l'école de Mars à Neuilly

Estimate
50,000 - 80,000 EUR
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Description

  • Haut. 74 cm, larg. 153 cm, prof. 44 cm
  • Height 29 1/4 in; width 60 1/4 in; depth 17 1/4 in
de forme rectangulaire, la ceinture ornée d'enroulements ajourés, reposant sur des pieds fuselés ; ornementation de bronze doré : piastres, masque et pieds en pointe ; dessus de marbre brèche rose

Provenance

Probablement l'Ecole de Mars à Neuilly

Literature

Références bibliographiques :

A. Chuquet, L'Ecole de Mars, Paris, 1899, Plon.

A. Renner, Le Mobilier de métal de l'Ancien régime à la Restauration, Paris, 2009.

Catalogue Note

Cette console est à comparer avec une table de réfectoire présentant de grandes similitudes avec notre console qui a été vendue par Sotheby's à Monaco le 27 février 1992, lot 297 (illustrée ci-dessus) et qui proviendrait à l'origine, de l'Ecole de Mars à Neuilly. On retrouve les mêmes ornements et une fabrication en tout point comparable à notre console ce qui tend à penser que ces deux meubles furent destinés au même endroit. En l'occurence, selon une tradition, ces meubles auraient pu faire partie d'un ensemble d'une quinzaine de tables à décor identique mais de dimensions variables, commandées en 1794 par la Convention au serrurier Turquoi pour le réfectoire de l'Ecole de Mars et qui ne furent livrées, vu la très brève durée de vie de l'Ecole, qu'après sa disparition.
L'école de Mars fut créée par la Convention sur proposition de Barrère le 13 Prairial an II (1er juin 1794) . Installée Plaine des Sablons à Neuilly, elle était destinée à former - dans l'esprit des camps romains - des "militaires au caractère républicain". Objet des faveurs du Comité de Salut Public, l'Ecole se vit attribuer David comme directeur artistique. Ce dernier fut chargé de concevoir les ornements spécifiques de la nouvelle école, du dessin des costumes des élèves, de l'organisation des défilés et des fêtes, etc. Pour accélérer la mise en place de l'ensemble, nombre d'artisans et de maîtres parisiens furent réquisitionnés par le Comité pour les travaux nécessités par l'Ecole (décret du 14 août 1794) dont le serrurier Turquoi, actif vers 1785-1800, qui était établi rue Pagevin. La chute de Robespierre entraîna la dissolution rapide de l'Ecole (délibération de la Convention du 13 octobre 1794). Le total des travaux réalisés pour l'Ecole durant cette brève période fut cependant considérable ; il s'élevait à 775.963 livres et 3 deniers. Nombre d'entre eux étaient en cours au moment de la dissolution.

Cette console illustre l'engouement pour le mobilier d'acier à la fin du XVIIIe siècle tel qu'il a été discuté dans la notice du lot précédent. Ici la tendance martiale et virile qui dominait à cette époque semble être une réaction consciente aux formes d'expression efféminées de la vieille société monarchique.