Table de chevet en placage de bois satiné et d'amarante et montures de bronze doré d'époque Louis XVI, par Jean-Henri Riesener

le plateau en partie ceint d'une mouluré, la ceinture munie d'un casier, ouvrant par un tiroir frontal et flanqué de poignées latérales, reposant sur quatre pieds en gaine munis de sabots, le plateau et le casier en marbre blanc veiné gris portant le numéro d'inventaire sous la ceinture N°3078 (biffé) et M.N.72 ; (restauration à la façade du tiroir)

Stéphane Castellucio, Le Château de Marly sous le règne de Louis XVI, Paris, RMN, 1996.

The illustration is accurate. Good overall condition despite the inevitable scratches and marks due to age and handling. The drawer was originally lateral, not frontal as in the present condition. Both lateral gilt bronze handles are probably associated. The upper marble top has been restored. As visible on the illustration of the catalogue, there are some minor losses to the veneer. The giltbronze mounts are slightly tarnished.
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Le premier numéro N°3078 marqué à l'encre sur cette table correspond à la livraison par l'ébéniste de la couronne Jean Henri Riesener au garde-meuble du Roy. A la date du 30 avril 1781 est inscrit:

La table de chevet accompagnée de cinq autres meubles livrés pour les nouveaux cabinets d'entresol.

Le second numéro N.M.72 fut apposé certainement après 1784 quand Thierry de la Ville d'Avray entreprit une numérotation par château conforme au nouvel inventaire. C'est à ce moment que le premier numéro fut biffé.

Placé dans l'angle nord-ouest du Pavillon Royal, l'appartement de la Reine se composait de trois pièces principales comme d'ailleurs les trois autres appartements du rez-de-chaussée: une antichambre précédant la chambre suivie par un cabinet intérieur et quelques pièces de service entresolées.

En 1780-1781, la chambre de Marie Antoinette fut entresolée afin d'y créer deux cabinets pour la souveraine et quelques pièces pour le service.
Les travaux débutèrent à l'automne de 1780 et devaient être achevés pour le voyage de la cour prévu en mai 1781. Tel ne fut pas le cas et la souveraine dut occuper une autre chambre.
La chambre fut alors meublée de neuf et le menuisier François Foliot livra un grand lit à la duchesse accompagné de deux fauteuils, de douze pliants, d'un écran et d'un paravent. Deux commodes furent livrées par Jean Henri Riesener et la Reine ne connut son appartement que du 14 au 21 juin 1789, période où elle se réfugia à Marly pour y pleurer son premier fils, le dauphin tout juste décédé d'une tuberculose osseuse.
C'est donc dans cette chambre au décor encore et pour partie louis quatorzien qu'il faut imaginer cette table apportée à la souveraine chaque soir et remisée dans la journée dans la garde-robe voisine.