Miroir en bois redoré, travail d'Europe du Nord, vers 1700

le fronton à décor de rinceaux fleuris soutenant deux putti tenant une couronne, le cadre à motif de rinceaux ajourés en reliefs 

Ancienne collection de M. Paul Guilbert, vente Christie’s New-York, le 21 mai 2003, lot 15

La forme de ce miroir rappelle les miroirs français dont les modèles ont été largement diffusés à partir de 1700 par la publication du recueil « Nouveau Livre d'ornements, pour l'utilité des Sculpteurs et Orfèvres » de Daniel Marot (1661–1752 ). Ornemaniste français protestant, Daniel Marot fut un graveur précoce qui travailla comme indépendant pour la manufacture des Gobelins et qui fit partie de la vague d’émigrés huguenots qui quittèrent la France après la révocation de l’Edit de Nantes en 1685. Il fut alors l’introducteur du style français du règne de Louis XIV dans les art décoratifs en Hollande puis plus tard à Londres. En 1964, il fut nommé architecte du roi William III d’Angleterre où il laissa une empreinte profonde sur le style anglais.

Son œuvre gravée illustre un répertoire décoratif très large avec une attention portée à chaque détail dans les intérieurs représentés : cheminées sculptées, plafonds en plâtre, boiseries, consoles, girandoles, tables et miroirs. Après la mort de William III en 1698, Daniel Marot retourna en Hollande. Il y publia alors plusieurs recueils.

 

Son influence fut aussi patente en Suède et les éléments décoratifs de notre miroir (feuilles d’acanthe et bouquets de fleurs) rappelle aussi un miroir par Burchardt Precht illustré dans T. Sylvén et E. Welander-Berggren, Speglar: Spegelmakare & Fabrikörer I Sverige, Stockholm, 2000, p. 195. Des ornements sculptés proches se retrouvent aussi sur un autre miroir attribué à Precht provenant de la vente the Property of Mr. and Mrs. Deane Johnson and the Late Anne Ford Johnson, Christie's New York, le 21 octobre 1997, lot 37.