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Proust, Marcel
Estimate
20,000 - 30,000 EUR
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Description
- Proust, Marcel
- Jean Santeuil. manuscrit autographe corrigé. [Vers 1901-1902]. Encre violette. Filigrane "Treasury". 2 pleines pages sur un feuillet in-4 (265 x 205 mm).
En tête du texte, un passage inédit, séparé d’un trait de plume du portrait de Mme de Réveillon lui-même, n'est pas sans évoquer la chambre de Combray de laquelle le narrateur de la Recherche entendra les discussions dans le jardin :
"Les fenêtres de la chambre élevée que nous habitions en province a souvent senti / connu le soir le doux appui de notre coude quand il faisait encore clair et les lits profonds dans l'obscurité ont senti rouler bien des rêves".
Tel Monsieur Verdurin, antipathique personnage de la Recherche se révélant très affable, ou Saint-Loup, homme à femmes devenu homosexuel, ce portrait insiste sur les renversements qui s'opèrent chez plusieurs personnages, lorsque leur vraie valeur est de prime abord cachée par une illusion mondaine. Mme de Réveillon, apparemment désagréable, se montre de compagnie charmante pour d’autres : "De sorte que, tandis que presque toutes les personnes qui voyaient [et non "voyant", comme lit Kolb] Mme de Réveillon dans le monde déclaraient avoir à son endroit une irrémédiable antipathie, que toutes les personnes simples souffraient de sa prétention, toutes les personnes honnêtes de son ton, toutes les personnes bonnes de son impertinence, toutes les personnes élégantes de son genre impossible, en revanche certains hommes qui sans doute avaient eu au premier abord la même impression et avaient juré qu’ils n’iraient jamais chez elle et aussi certaines femmes qui savaient allier à l’amabilité et au bon genre, l’amour de jouer à quatre mains du Bach et d’aller à Bayreuth, se plaisaient beaucoup dans son intimité".
Ce portrait des qualités cachées et du caractère de Mme de Réveillon est le pendant de celui décrivant la toilette ridicule du personnage conservé à la Bibliothèque Nationale (Pléiade, p. 741-143).
mme de réveillon, de madeleine lemaire à mme verdurin. Le personnage de Mme de Réveillon, qui deviendra Mme Verdurin dans la Recherche est inspiré par Madeleine Lemaire. Le nom que Proust donne à son personnage lui vient de celui de la proriété de l'aquarelliste, le château de Réveillon (Marne), où, l'été, elle invite ses "fidèles". Dans son salon parisien qu'il fréquente à partir de 1893, Proust rencontre Mme Straus, Robert de Montesquiou, Reynaldo Hahn, etc. En 1896, paraissent les Plaisirs et les Jours illustrés par Madeleine Lemaire. Le personnage de Mme de Réveillon deviendra plus satirique encore, une fois incarné en Mme Verdurin.
La publication d'un roman inachevé. Redécouverts par André Maurois, les passages épars du roman de jeunesse de Proust sont publiés en 1952 par Bernard de Fallois, qui, puisque la liasse ne portait pas de titre, lui donna celui du protagoniste, Jean Santeuil. Simonson fait connaître ces pages à Philip Kolb qui les publie en 1968 dans les Textes retrouvés (p. 30-32), remerciant de manière posthume celui qui lui avait "communiqu[é] ses manuscrits avec une rare générosité, sans [l]e connaître". En 1971, l'extrait est repris dans la Pléiade par Pierre Clarac (p. 743-744).
Kolb date ce manuscrit de la fin 1901 ou début 1902 : un "des très rares fragments que Proust ajouta à Jean Santeuil après l’avoir abandonné en 1899" (p. 32, n. 1).
Usures aux plis sans incidence sur le texte.
"Les fenêtres de la chambre élevée que nous habitions en province a souvent senti / connu le soir le doux appui de notre coude quand il faisait encore clair et les lits profonds dans l'obscurité ont senti rouler bien des rêves".
Tel Monsieur Verdurin, antipathique personnage de la Recherche se révélant très affable, ou Saint-Loup, homme à femmes devenu homosexuel, ce portrait insiste sur les renversements qui s'opèrent chez plusieurs personnages, lorsque leur vraie valeur est de prime abord cachée par une illusion mondaine. Mme de Réveillon, apparemment désagréable, se montre de compagnie charmante pour d’autres : "De sorte que, tandis que presque toutes les personnes qui voyaient [et non "voyant", comme lit Kolb] Mme de Réveillon dans le monde déclaraient avoir à son endroit une irrémédiable antipathie, que toutes les personnes simples souffraient de sa prétention, toutes les personnes honnêtes de son ton, toutes les personnes bonnes de son impertinence, toutes les personnes élégantes de son genre impossible, en revanche certains hommes qui sans doute avaient eu au premier abord la même impression et avaient juré qu’ils n’iraient jamais chez elle et aussi certaines femmes qui savaient allier à l’amabilité et au bon genre, l’amour de jouer à quatre mains du Bach et d’aller à Bayreuth, se plaisaient beaucoup dans son intimité".
Ce portrait des qualités cachées et du caractère de Mme de Réveillon est le pendant de celui décrivant la toilette ridicule du personnage conservé à la Bibliothèque Nationale (Pléiade, p. 741-143).
mme de réveillon, de madeleine lemaire à mme verdurin. Le personnage de Mme de Réveillon, qui deviendra Mme Verdurin dans la Recherche est inspiré par Madeleine Lemaire. Le nom que Proust donne à son personnage lui vient de celui de la proriété de l'aquarelliste, le château de Réveillon (Marne), où, l'été, elle invite ses "fidèles". Dans son salon parisien qu'il fréquente à partir de 1893, Proust rencontre Mme Straus, Robert de Montesquiou, Reynaldo Hahn, etc. En 1896, paraissent les Plaisirs et les Jours illustrés par Madeleine Lemaire. Le personnage de Mme de Réveillon deviendra plus satirique encore, une fois incarné en Mme Verdurin.
La publication d'un roman inachevé. Redécouverts par André Maurois, les passages épars du roman de jeunesse de Proust sont publiés en 1952 par Bernard de Fallois, qui, puisque la liasse ne portait pas de titre, lui donna celui du protagoniste, Jean Santeuil. Simonson fait connaître ces pages à Philip Kolb qui les publie en 1968 dans les Textes retrouvés (p. 30-32), remerciant de manière posthume celui qui lui avait "communiqu[é] ses manuscrits avec une rare générosité, sans [l]e connaître". En 1971, l'extrait est repris dans la Pléiade par Pierre Clarac (p. 743-744).
Kolb date ce manuscrit de la fin 1901 ou début 1902 : un "des très rares fragments que Proust ajouta à Jean Santeuil après l’avoir abandonné en 1899" (p. 32, n. 1).
Usures aux plis sans incidence sur le texte.
Provenance
Collection Simonson (dès avant 1952, puisque la note en tête du manuscrit, de sa main, se réfère à L'Ombre des jeunes filles en fleurs) ; Clarac, dans les notes de son édition, parle d'un collectionneur américain, influencé par la consonance anglophone du nom de Simonson, ignorant sa nationalité belge.
Literature
ne figure pas dans l'édition de B. de Fallois de 1952. -- Marcel Proust, Textes retrouvés, recueillis et présentés par Ph. Kolb et L.B. price, 1968, p. 30-32. -- Jean Santeuil, Pléiade, éd. P. Clarac, 1971, p. 743-744.
Condition
Usures aux plis sans incidence sur le texte.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."
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