Lot 41
  • 41

Statue, Idoma, Nigeria

Estimate
80,000 - 120,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Idoma
  • Statue
  • haut. 57 cm
  • 22 2/5 in

Provenance

Marceau Rivière, Paris
Collection Françoise et Jean Corlay, Paris, 1987

Exhibited

Tours, Château de Tours, Image de la Femme dans l'Art Africain,  21 octobre - 3 décembre 2000; Nogent-le-Rotrou, Château Saint-Jean, 9 décembre 2000 - 29 janvier 2001
Québec, Musée de la Civilisation, Arts du Nigeria dans les Collections Privées Françaises, 24 octobre 2012 - 21 avril 2013

Literature

Joubert, Felix & Rivière, Image de la Femme dans l'Art Africain, 2000, n°56
Lebas, Arts du Nigeria dans les Collections Privées Françaises, 2012, p. 139

Catalogue Note

En 1985, François Neyt identifiait comme un corpus remarquable "les statues assises Ekotame et Anjenu" des Idoma (Neyt, 1985, p. 101-116). Relevant de la tradition des représentations féminines – maternités, femmes assises et debout – profondément enracinée dans la région de la Benue, elles en sont l'expression la plus saisissante, dans l'exaltation conjuguée de la force et de la dignité. 

Leurs archétypes se partagent en deux styles majeurs, restituant chacun l'histoire complexe des Idoma méridionaux. Le premier est attribué par François Neyt à un atelier Idoma-Egede, caractérisé par une coiffure en chignons étirés, le second au groupe Akewa qui initia, dans la région, la coutume de peindre les visages en blanc et dont le canon est incarné par deux œuvres très étroitement apparentées : la statue assise du musée du quai Branly (inv. n°73.1996.1.46, cf. Nigéria, 2012, couverture), et celle présentée ici. Toutes deux représentent une figure féminine assise sur un tabouret circulaire, l'allure monumentale accentuée par la dignité de la pose – mains sur les genoux, le dos droit, seins et nombrils projetés vers l'avant – et par la force de l'expression. La beauté féminine est exaltée par la richesse de la parure : visage recouvert de kaolin, coiffure en cimier, réseau de scarifications rehaussées de polychromie, ornements de cou et d'oreille.

Longtemps attribuée à une figure Anjenu du culte de l'esprit de l'eau, la sculpture du musée du quai Branly – et celle-ci – seraient, selon Sidney Kasfir (RMN, 1997, p. 196) et Hélène Joubert (2000, n°56), plus vraisemblablement des statues Ekotame ("esprit à poitrine"), puissants symboles du lignage dont elles assuraient la protection et la perpétuation. Parées de boucles d'oreilles, d'un collier et d'un pagne, elles étaient sorties pour d'importantes fêtes collectives ou lors des rites funéraires. Transmise de génération en génération, cette rare statue lignagère s'impose comme l'un des témoins les plus archaïques de la grande statuaire Idoma. 

Idoma figure, Nigeria

In 1985, François Neyt identified the Idoma's "Ekotame and Anjenu sitting figures" as a pre-eminent corpus. (Neyt, 1985, p. 101-116). As part of the deeply ingrained tradition of female representation in the Benue region - maternity figures, women sitting and standing - they offer the most striking of its expressions in their extolment of strength and dignity combined. 

Their archetypes fall into two major stylistic categories, each one a product of the complex history of the southern Idoma. The first is attributed by François Neyt to an Idoma-Egede workshop, the work of which is characterized by a coiffure made up of elongated chignons. The second is attributed to the Akewa group, which first introduced white painted faces in the region and whose canon is embodied in two very closely related pieces: the sitting figure kept at the musée du quai Branly (inv. No. 73.1996.1.46, cf. Nigéria, 2012, front cover), and the figure offered here. They both represent seated female figures on circular stools, their monumental aspect emphasized by the force of their expression and by their dignified pose, with hands on knees, back straight, breasts and navel projecting forward. The beauty of the female form is magnified by its rich adornments: the thin layer of kaolin clay covering the face, the crested coiffure, the intersecting scarification with its polychromatic enhancement, and the neck and ear ornaments.

Sidney Kasfir (RMN, 1997, p. 196) and Hélène Joubert (2000, n° 56) state that although it had previously been identified as an Anjenu figure of the water spirit cult, the sculpture from the musée du quai Branly (as well as the offered example) are more likely to be Ekotame ("breasted spirit") figures, a powerful symbol of the lineage to which it granted protection and perpetuation. They were brought out - adorned with earrings, necklaces and loincloths - for important community celebrations or during funeral rites. This rare lineage figure was passed on from generation to generation and now stands out as one of the most archaic specimens of Idoma sculpture.

 

Photographie réalisée par Hugues Dubois