Lot 38
  • 38

Masque, Idoma méridionaux, Nigeria

Estimate
30,000 - 40,000 EUR
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Description

  • Masque, Idoma méridionaux
  • haut. 27,5 cm
  • 11 in

Provenance

Marceau Rivière, Paris
Collection Françoise et Jean Corlay, Paris, 1991

Exhibited

Tanlay, Centre d'Art, Lumière Noire : Arts traditionnels, 7 juin - 5 septembre 1997
Paris, Musée Dapper, Signes du Corps,  23 septembre 2004 - 3 avril 2005
Québec, Musée de la Civilisation, Arts du Nigeria dans les Collections Privées Françaises, 24 octobre 2012 - 21 avril 2013

Literature

Daussy & Patrix, Lumière Noire : Arts traditionnels, 1997, n°44
Falgayrettes-Leveau, Signes du Corps, 2004, p. 267
Lebas, Arts du Nigeria dans les Collections Privées Françaises, 2012, p. 132

Catalogue Note

Ce masque - remarquable - illustre le continuum stylistique des arts de la région de la Basse Benue, et plus précisément des Idoma méridionaux. Parmi la mosaïque d’ethnies regroupées sous le nom d’Idoma, plusieurs groupes méridionaux (Akewa, Yatche et Iyala) eurent, à un moment de leur histoire, des liens culturels avec les hommes de la Moyenne Cross River. La tradition du masque okua - dont les archétypes sont apparus dans des rituels funéraires Boki de la Moyenne Cross River- a ainsi été adoptée par les Idoma Akweya et Iyala (Neyt, 1985, p. 133-139). A la force de l'esthétique Boki s'est dès lors ajoutée la sensibilité des styles Idoma pour aboutir, comme dans ce masque, à des œuvres d'une superbe individualité (cf. Robbins et Nooter, 1989, n°720) . 

L'austérité des traits - renforcée par l'épaisse patine sombre - met en valeur les signes de beauté arrangés par la main de l'homme. S'impose en particulier le labret discoïde parant la lèvre supérieure, apanage féminin associé tant à l'esthétique que symboliquement à la parole. Voir Falgayrettes-Leveau (2004, p. 171) pour un autre - très rare - masque Idoma (ancienne collection Jef Vanderstraete) paré d'un labret, stylistiquement très apparenté, mais au visage peint en blanc. Ces deux masques se rejoignent également dans le dessin des chéloïdes aux lignes profondément incisées parcourant le front, les joues et qui, après avoir épousé l'arc des sourcils, s'étirent en une ligne continue jusqu'aux oreilles (ces dernières au pavillon et au tragus très finement modelées). Leur disposition - à l'horizontale - sur les tempes révèle probablement une influence Igala. Voir Germain (2006, p. 55) pour un masque Idoma aux scarifications comparables.

Photographie réalisée par Hugues Dubois