Statue, Songye, République Démocratique du Congo

Collection Jacques Yankel, Paris
Loudmer & Poulain, Paris, Drouot Rive Gauche, 18 octobre 1978, "Arts Primitifs. Collection Yankel", n° 63
Collection privée, Paris
Collection Françoise et Jean Corlay, Paris, 1986

Hersey, Primitive Art Newsletter, 1978, vol. 1 , n°1
Neyt, Songye, 2004, p. 90-91, n°53

Cette effigie communautaire a été conçue avec une remarquable sobriété, préservant les signes identitaires des grandes traditions occidentales songye. Relevant de la troisième tradition occidentale, elle se rattache aux sculptures Eki et Kalebwe. Le plan épannelé des épaules et des bras inscrit le buste dans un strict volume cubique, signe clair des isométries dont use le sculpteur. La construction en volumes anguleux inclinés en profondeur – le tronc s'incurvant sous les bras, puis s'amplifiant au niveau de la cavité ombilicale encadrée par les mains taillées en biseau – donne à l’ancêtre qui veille sur sa famille et sur ses terres une imposante stature.  

À la puissance de la stature répond la force émanant du visage : yeux ouverts étirés en amande dont l'intensité est accentuée par une paupière en relief, nez aux ailes déployées, bouche aux lèvres en arc de cercle découvrant deux rangées de dents nettement apparentes. Faisant écho au contour rectiligne du visage, le sourire ébauché apparaît agressif et menaçant.

Épousant la forme du crâne, la coiffure pouvait être enveloppée de matières terreuses et magiques. Un antiquaire avait cru bon de fixer des lamelles et des clous en cuivre sur le visage de la statue et de camoufler la nudité du crâne par un filet Tshokwe (Neyt, 2004, p. 90-91) ! Le propriétaire a rétabli la sculpture dans son état, ne conservant que ses attributs d'origine : deux colliers de perles en verre et peau de serpent et deux ceintures en peau de serpent contenant des charges magiques.

Songye figure, Democratic Republic of the Congo

This community effigy has remarkably pure, pared down lines, and retains the identity markers of the great Western Songye traditions. As part of the Third Western Tradition, it forms a link with Kalebwe and Eki sculptures. The whittled plane of the shoulders and arms encase the bust within a strict cubic volume, a clear sign of the isometrics used by the sculptor. The structure is made up of steeply inclined angular volumes - with the bust curving below arm-level before expanding upon reaching a navel cavity framed by bevelled hands resting on either side of it - and it asserts the stability of the ancestor watching over his family and their land.  

The powerful aspect of the stature is mirrored in the forcefulness emanating from the face: almond-shaped, elongated yet fully-opened eyes, the intensity of which is heightened by carved eyelids, flaring nostrils, grinning arched lips revealing two rows of clearly visible teeth. Echoing the straight contours of the face, the suggestion of a smile becomes aggressive and threatening.

The coiffure is patterned upon the shape of the skull and was most likely wrapped in earthy, magical substances. An antique dealer saw fit to attach copper strips and nails to the face of the statue and to conceal its naked skull with a Chokwe net! (Neyt, 2004, p. 90-91) However, the owner restored the statue to its initial purity by removing them and retaining only its original attributes: two glass-bead and snakeskin necklaces and two snakeskin belts containing magical ingredients.