La force exprimée par la tension de la pose décuple dans la hardiesse du visage résumé à l'extrême : les traits uniquement signifiés par la ligne de la bouche entrouverte et par une barbe, l'ensemble recouvert d'une épaisse patine sacrificielle. La statuaire des Keaka (Sud-Est de la Cross River), relativement rare et peu documentée, constitue un style de transition entre l'art de leurs voisins Chamba et Mumuye. Selon Pierre Harter, ces puissantes statues seraient associées au culte des ancêtres, tandis que Baeke les place dans le contexte du rite médicinal so, renvoyant à un être spirituel exceptionnel (Lebas, 2012, p. 287). Voir Falgayrettes-Leveau (1996, p. 10) pour une statue très comparable dans les collections du musée Dapper.